Cent cinquante plongeurs de la Protection civile ont été soumis à un stage pratique très spécifique sur les techniques d'intervention et de recherche dans les barrages et la plongée sans visibilité. Le stage a permis aux plongeurs d'approfondir leurs connaissances sur la plongée de reconnaissance et de recherche, à l'exemple des petites balles des armes à feu dans les profondeurs. Le colonel Khellaf Mohamed, directeur de l'organisation et de la coordination des secours (DOCS) au niveau de la direction de la Protection civile, a souligné, jeudi, que “le regroupement de ces plongeurs a été initié par la direction de la Protection civile dans le cadre de la formation continue de l'effectif et aussi pour améliorer les techniques d'intervention dans les barrages et en cas d'inondations”. Le DOCS a expliqué que “la formation, la prévention et l'efficacité des interventions sont les objectifs principaux de la Protection civile pour l'amélioration et l'efficacité de ses capacités”. Le stage a porté sur les thèmes de la prévention des risques d'accidents de plongée, les mesures à prendre en cas d'incidents, le schéma et l'itinéraire à suivre pour la prise en charge de l'accidenté, l'utilité et l'intérêt du passage obligatoire au caisson et, enfin, le respect du suivi médical, nous a expliqué le sous-lieutenant Mekhalif, le responsable de la communication de la direction de la Protection civile de la wilaya de Tipasa. Les plongeurs ont été encadrés par des formateurs du corps de la Protection civile qui ont, eux, déjà suivi un stage pratique de plus d'un mois au niveau de l'Institut national de la plongée professionnelle à Marseille, en France. Le colonel Khellaf a tenu aussi à préciser, lors d'une rencontre avec les plongeurs à la clôture du stage au niveau du complexe national de l'aviron à Tipasa, que “le nouveau statut de la Protection civile a pris en charge le plongeur”. Et d'ajouter : “La Protection civile s'équipera de nouvelles embarcations particulièrement efficaces lors des interventions en cas d'inondations ainsi que de tenues de plongée spécifiques pour le renforcement des capacités humaines et matérielles de ce corps constitué.” Selon le commandant Benkouiten, le directeur technique du stage, la formation s'est basée sur les techniques de la plongée à une profondeur de 60 mètres et l'intervention même dans des conditions extrêmes où la visibilité est nulle. En plus des cours, les plongeurs ont effectué des manœuvres aptes à assurer l'autonomie des unités d'intervention, l'organisation et la rapidité de l'intervention en cas de catastrophes naturelles. Les plongeurs ont eu connaissance aussi de l'intervention urgente des médecins dans un milieu marin très isolé et de la prise en charge des accidents de plongée, et enfin de la réanimation cardio-respiratoire et la prise en charge en cas d'une hyperthermie, explique le capitaine Habbi, un des deux médecins de la Protection civile spécialiste dans la médecine hyperbare. Ces deux médecins sont les seuls spécialistes dans cette médecine en Algérie. La session de formation a été supervisée par un spécialiste en médecine de plongée, un spécialiste en médecine hyperbare et un autre en médecine maritime d'urgence. La Protection civile se dotera très bientôt de nouveaux caissons hyperbares. L'encadrement a été assuré par 42 formateurs dont 3 médecins ainsi que 5 conseillers techniques. L'endroit et la période ont été bien choisis pour que les plongeurs s'adaptent au climat de l'hiver au niveau du barrage de Boukerdane, commune de Sidi Amar à Cherchell. Actuellement, les rangs de la Protection civile comptent 290 plongeurs professionnels alors que 200 autres candidats seront formés d'ici 2014.