Après près d'une heure de sit-in et quelques brèves interventions de participants, les contestataires se sont dispersés dans le calme, promettant de revenir la semaine prochaine plus nombreux. Une centaine de citoyens se sont rassemblés, hier, à la Place de la liberté de la presse, à Alger, afin de soutenir la protestation tunisienne, revendiquer la levée de l'état d'urgence et l'ouverture du champ politique en Algérie. Par petits groupes, artistes, journalistes, militants d'ONG et étudiants ont répondu à un appel lancé sur Facebook pour tenir ce rassemblement. Un important dispositif de sécurité a été mis en place au niveau de la rue Hassiba-Ben-Bouali pour contenir les contestataires à l'intérieur du périmètre de la Place de la liberté de la presse. C'est avec des banderoles brandies et à coups de slogan que les contestataires ont exprimé le ras-le-bol des Algériens et les changements qu'ils attendent. “One, two, tree, viva la Tunisie”, “Barakat, Barakat El-Hogra”, “Libérez l'Algérie” et “Levez l'état d'urgence”, ont-ils notamment scandé. Cette action pour le changement a attiré l'attention de plusieurs piétons qui se sont regroupés en face de cette placette et le long de la rue Hassiba-Ben-Bouali, créant ainsi un grand encombrement. “Ces citoyens expriment simplement le ras-le-bol du peuple algérien et notre désarroi. Il nous faut plus d'organisation, d'encadrement et l'adhésion de tous les travailleurs algériens pour arriver à un vrai changement”, nous dira Ahmed Lamani, employé à l'hôpital Mustapha-Pacha. Les éléments de la Sûreté nationale ont commencé par disperser les curieux et les piétons amassés aux abords de la Place. “Vous n'avez rien à faire ici, les rassemblements sont interdits, dispersez-vous”, leur ont-ils enjoint avant de s'en prendre aux manifestants. Des banderoles leur ont été confisquées par la police. Après des pourparlers, les participants leur ont expliqué que c'est un rassemblement pacifique et qu'aucun débordement n'aura lieu. Les citoyens ont continué à scander : “Nous ne sommes pas des casseurs mais des citoyens instruits, laissez-nous marcher pacifiquement”. Le cordon sécuritaire se resserre sur les manifestants, le rassemblement est arrivé à sa fin. Après près d'une heure de sit-in et quelques brèves interventions de participants, les contestataires commencent à se disperser dans le calme, promettant de revenir la semaine prochaine plus nombreux. Quelques heures après, l'on apprend par le biais de manifestants que la jeune cinéaste Sofia Djama a été interpellée par la police à l'issue du sit-in. Les policiers l'auraient emmenée, selon nos sources, vers le commissariat de Cavaignac, près de la Grande-Poste, à Alger. La Ligue algérienne des défenses de droit de l'homme (LADDH), sur son site électronique, a réagi à cette interpellation, dénonçant cette arrestation “arbitraire” et exige la “libération immédiate de la jeune Sofia”. Elle rappelle, également, que “le droit de se rassembler pacifiquement est garanti par la Constitution algérienne, par le Pacte des droits civils et politiques ratifié par l'Algérie”.