Les Sahraouis ont annoncé la couleur, la veille de la reprise des négociations informelles avec le Maroc, en indiquant, par la voix de leur représentant en Espagne Buchraya Beyoun, que la solution au conflit avec le Maroc passe par un “référendum d'autodétermination”. Les travaux de la cinquième réunion informelle entre le Front Polisario et le Maroc ont débuté hier à New York, sous les auspices de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, M. Christopher Ross, pour une durée de trois jours, en présence des représentants des deux pays observateurs, à savoir l'Algérie et la Mauritanie. Avant cette reprise, les Sahraouis ont clairement réaffirmé leur position, notamment sur la question du référendum. Ainsi, le représentant du Front Polisario en Espagne, Buchraya Beyoun, a déclaré à l'agence Europa Press que la solution au conflit avec le Maroc passe par un “référendum d'autodétermination dans lequel le peuple sahraoui pourrait décider librement de son avenir”. Beyoun qui réagissait aux déclarations du ministre espagnol de la Présidence, Ramon Jauregui, appelant le Polisario à discuter la proposition d'autonomie proposée par le Maroc, a demandé à l'Espagne d'arrêter de faire de la “publicité” à ce plan marocain, sachant que l'unique solution au conflit réside dans un référendum dans lequel les Sahraouis pourraient déterminer librement leur avenir. Le responsable sahraoui a admis qu'il n'était pas surpris par les propos de M. Jáuregui, parce que “le gouvernement actuel de l'Espagne prouve une fois encore qu'il est du côté marocain dans ce cas de décolonisation du Sahara occidental”. Ironique, le diplomate sahraoui s'est félicité de la “chance” pour les Sahraouis de ne pas avoir Jáuregui comme leader du Polisario, et a regretté que les manifestations de la majeure partie des partis politiques espagnols et de la société civile en faveur d'un référendum sur l'autodétermination du peuple sahraoui “n'aient pas ouverts une brèche dans le gouvernement” de José Luis Rodríguez Zapatero. Par contre, le représentant sahraoui a appuyé la proposition qui était autrefois celle du chef de la diplomatie espagnole, Mme Trinidad Jimenez, d'élever le niveau politique des réunions du Groupe des amis du secrétaire général dont l'Espagne, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et la Russie de sorte que ces réunions soient élevées au niveau des ministres ou secrétaires d'Etat afin de promouvoir un accord entre le Polisario et Rabat. Quant aux travaux de ce nouveau round des pourparlers de paix, ils seront consacrés, selon Christopher Ross, au développement des idées concrètes proposées par les deux parties en conflit lors de la précédente réunion, même s'il avait souligné que “chaque partie a continué à rejeter la proposition de l'autre comme base unique des négociations à venir”. Pour rappel, le Conseil de sécurité avait demandé, dans sa résolution (1871) au Maroc et au Front Polisario, de poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général de l'Onu, “sans conditions préalables et de bonne foi”, en vue de parvenir à une “solution politique juste, durable et mutuellement acceptable” qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental.