Les dirigeants de plus d'une vingtaine de compagnies britanniques arriveront demain en Algérie dans le cadre d'un voyage d'affaires de quatre jours, conduit par la Middle East Association. Selon Tom Cook, chef de délégation et directeur de projet à la MEA, cette mission est la plus grande jamais organisée. Plusieurs secteurs de l'économie britannique y seront représentés, dont la défense (BAE), l'énergie et l'industrie pétrolière, l'agriculture, la santé, les communications, l'eau, la formation et les assurances. Les businessmen anglais rencontreront leurs homologues algériens au cours d'un forum d'affaires qui se tiendra lundi après-midi à l'hôtel Hilton. Des rencontres sont également prévues avec des représentants des ministères de l'Agriculture, de l'Industrie et de la Promotion des investissements et de la Santé ainsi qu'avec des entreprises comme Sonatrach et Sonelgaz. “Il s'agit de la première mission en Algérie pour la moitié des membres de la délégation”, précise M. Cook. Deux motivations principales expliquent l'intérêt des hommes d'affaires britanniques pour notre pays. Outre l'existence comme ailleurs dans les pays en développement, d'une main-d'œuvre abordable, les Anglais perçoivent chez leurs partenaires algériens une volonté réelle de conduire des affaires ensemble. “Les Algériens apprécient énormément la qualité des produits britanniques. Ils veulent aussi diversifier leurs relations économiques, en établissant des partenariats avec d'autres pays que la France”, explique les responsables de la Middle East Association. Par ailleurs, les revirements constatés dans la politique d'ouverture économique ne semblent pas inquiéter les Britanniques. “En dépit d'une libéralisation lente du commerce extérieur et de l'instauration d'une clause protectionniste qui limite la part des investissements étrangers à 49% dans la mise en place de joint-ventures, la Banque mondiale a répertorié, en 2010, l'Algérie parmi les pays qui ont entrepris des réformes, pour attirer le capital étranger, à travers notamment l'allègement du régime fiscal et le réaménagement de son week-end”, constate une note de la MEA. S'exprimant sur le flou qui entoure la démarche économique du gouvernement algérien, Tom Cook évoque plutôt “un repositionnement qui vise à mettre un terme aux excès induits par l'ouverture précipitée du marché”. Selon lui, cette reprise en main est parfaitement comprise par les hommes d'affaires britanniques. Sur le plan purement commercial, le volume des exportations du Royaume-Uni vers l'Algérie a doublé ces quatre dernières années. La taille des investissements est également grandissante. Les plus gros sont consentis dans la construction de pipelines. Deux compagnies, Canusa Systems LTD et Energy Solutions International sont d'ailleurs représentées dans la mission de la MEA. Les autres domaines d'intervention des businessmen britanniques concernent l'industrie pharmaceutique, l'agriculture, les textiles, l'industrie du bois, l'énergie électrique et l'Aérospace. Leur arrivée sur le marché algérien est encouragée par leur gouvernement. L'agence de promotion des investissements à l'étranger (UK Trade and Investments) considère l'Algérie comme un terrain attractif pour les affaires. Susan Haird, vice-ministre du Commerce a visité notre pays en octobre dernier, accompagnée d'une délégation d'hommes d'affaires. Le duc d'York, représentant du Royaume-Uni pour le commerce extérieur, lui succédera en février prochain. Il s'agit de son second séjour dans le pays après celui effectué en mai 2009.