Deux des plus proches collaborateurs du président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali, dont l'ancien ministre de l'Intérieur, ont été placés en résidence surveillée et un troisième est activement recherché, a annoncé hier l'agence officielle TAP. Abdallah Kallel, président du Sénat et ancien ministre de l'Intérieur et Abdel Aziz Ben Dhia, conseiller de Ben Ali et l'un des architectes de sa politique, ont été arrêtés et placés en résidence surveillée, selon l'agence officielle de presse. Abdel Wahab Abdallah, autre éminence grise de Ben Ali, ministre-conseiller à la présidence, qui avait la haute main sur l'information est “recherché par les services compétents”, ajoute la TAP. Jusqu'ici, le sort de ces responsables de l'ancien régime, faisait l'objet de rumeurs contradictoires, certaines évoquant leur arrestation et d'autres leur fuite. Les trois personnalités faisaient partie des hautes instances dirigeantes de l'ancien parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) dont les manifestants exigent chaque jour la dissolution. MM. Ben Dhia et Abdallah ont été radiés le 18 janvier du bureau politique du RCD, une mesure destinée à donner une nouvelle virginité à cette formation historique qui a lutté pour l'indépendance et qui a été ensuite mise sous la coupe de Ben Ali. M. Kellal a échappé de justesse à la justice suisse en 1992, alors qu'il se faisait soigner dans ce pays, après la plainte d'un Tunisien pour “torture” durant la période où il était ministre de l'Intérieur.