Autant la CAN fait rêver tout international africain ambitieux et désireux d'attirer les regards des recruteurs de l'autre côté de la Méditerranée, autant le CHAN semble être le point de passage obligé pour quelques-uns de nos sélectionnés afin de passer un cap et montrer qu'ils sont à même de briguer une promotion chez les A. L'occasion est belle et le challenge doublement intéressant. Abdelmoumène Djabou, Mohamed Meftah, Hocine Metref, Lazhar Hadj Aïssa, Saïd Belkalem, Abderrahmane Hachoud, Mohamed Messaoud, Hilal Soudani et Abdelkader Laïfaoui en sont conscients. Le Championnat d'Afrique des Nations risque d'être leur réelle et unique occasion de confirmer leur talent et de convaincre leur sélectionneur, Abdelhak Benchikha, qui, justement, tient les rênes des deux sélections, de les surclasser en équipe-première et de continuer dans sa démarche visant à redonner au “joueur local” une certaine crédibilité internationale, en dépit de la débandade de Bangui en éliminatoires de la CAN 2012 qui a fait sensiblement baisser ses actions aux yeux de l'opinion sportive nationale. En ces temps d'incertitude et de reconstruction, les internationaux évoluant au pays semblent avoir une bonne carte à jouer à l'occasion du CHAN soudanais. La vingtaine de jours (du 4 au 24 février prochain) que durera ce championnat continental, destiné à promouvoir le produit local, statuera d'ailleurs réellement sur les aptitudes des protégés de Benchikha à tenir la comparaison avec leurs aînés et à s'illustrer internationalement. Face aux multiples appels et réclamations émanant de différentes parties pour que “le joueur du championnat algérien soit traité d'égal à égal avec son compatriote évoluant à l'étranger”, ce CHAN tombe à point nommé pour trancher cette lancinante question de la plus convaincante des manières et par le plus concluant des arguments : la vérité du terrain. Alors que le décisif derby maghrébin face au ressuscité Maroc d'Erik Gerets dans le cadre des éliminatoires de la CAN gabonaise et guinéo-équatorienne de 2012 se profile déjà à l'horizon, le sélectionneur Abdelhak Benchikha espère certainement que ses poulains lui donnent raison à travers une participation victorieuse, ou du moins honorable. Surtout qu'après une qualification laborieuse et quasi miraculeuse aux dépens d'une Libye qui n'a baissé pavillon qu'à la faveur d'un but de la tête de Sofiane Hanitser dans les ultimes secondes, même Benchikha n'ignore aucunement la difficulté de la mission des Djabou, Hadj Aïssa, Metref et autre Belkaleme en terre soudanaise. Eux-mêmes, en joueurs confirmés ayant à maintes reprises flirté avec les A des Karim Ziani, Antar Yahia et Madjid Bouguerra sans pour autant s'y accrocher, quittant dans la majorité des cas les lieux de regroupement des Verts avec l'amère déception de n'avoir rien pu montrer, savent pertinemment que ce CHAN est beaucoup plus qu'un tournoi à disputer ou une coupe à remporter et à lever dans le ciel d'Omdurman, mais plutôt uns sorte de transit pour l'équipe première. Le téméraire arrière central de l'Entente de Sétif, Abdelkader Laïfaoui, en sait quelque chose, lui, qui, en dépit d'avoir réussi son examen de passage au soir d'une joute révélatrice face aux rugueux Uruguayens, n'a fait qu'accompagner l'EN en Angola et en Afrique du Sud, pour ensuite voir débarquer un Carl Medjani plus “chanceux” et qui bénéficiera de davantage de temps de jeu et d'adaptation. Ce Championnat d'Afrique des Nations devrait lui permettre de se refaire une santé internationale et de regagner plus de crédit et d'estime aux yeux d'Abdelhak Benchikha. Idem pour les tout aussi “moins chanceux” Hadj Aïssa et Mohamed Meftah, pour les prometteurs Abderrahmane Hachoud et Abdelmoumène Djabou ou encore pour le très régulier Chélifien, Mohamed Messaoud, et de celui qui semble marcher sur ses pas, Hilal Soudani. Des “noms” de grosses pointures du championnat national de Ligue 1 mais dont l'écho ne semble pas encore avoir franchi les frontières de notre championnat pour leur valoir une renommé continentale, à défaut d'une réputation internationale. Le CHAN et son Soudan porte-bonheur en changeront-ils la donne ? R. B.