À l'occasion de la commémoration du 55e anniversaire de la naissance du chanteur kabyle, Matoub Lounès, né le 24 janvier 1956, la fondation qui porte le nom de l'artiste a rendu, hier, un vibrant hommage à celui qui fut le symbole et le repère de toute une génération. Suivant le programme de la fondation, un dépôt de gerbe de fleurs, une waâda (un couscous offert aux visiteurs) et une remise de prix aux lauréats du concours de poésie Matoub-Lounès étaient prévus par les organisateurs. À la maison du regretté artiste, également siège de la fondation, s'est tenue une exposition de photos retraçant le parcours artistique de l'enfant de Taourirt Moussa. L'on a pu également voir la voiture qu'il conduisait le jour de son assassinat, une Mercedes noire, toute criblée de balles, exposée au public. Un témoin en fer. “C'est un lieu de pèlerinage et de ressourcement pour nos jeunes. Les gens viennent de partout pour visiter la demeure de Lounès. Ce qui fait notre force afin de continuer notre travail de mémoire, c'est tout ce sang jeune qui vient de toute l'Algérie et même de l'étranger, la Lybie et le Maroc, pour saluer la mémoire d'un rebelle”, nous dira Juba, secrétaire général de la fondation. Selon notre interlocuteur, la maison de Lounès est devenue une tribune de débat démocratique et de résistance, tout en gardant un cachet apolitique. Parmi les objectifs de cette structure, la protection de l'œuvre artistique et poétique de Matoub Lounès, la pérennisation de sa mémoire et la revendication de la justice sur son assassinat. À propos de cette dernière, le chargé du dossier au niveau de cette fondation, M. Rouifed, nous expliquera qu'elle est “au point mort. Après la décision de la justice en 2008 de refaire l'instruction dans l'affaire de l'assassinat de Lounès, rien n'est venu apporter un plus et des éclaircissements. Un dossier noir. En toute objectivité, on réclame juste la vérité”. insistera-t-il. Selon les membres de cette fondation, toutes les démarches faites au niveau du ministère de la Culture, de la direction de la culture de Tizi Ouzou et de l'APW sont restées sans suite. Un manque de moyens qui n'assure pas la pérennité de cette association. Lors de cette activité, trois lauréats du concours de poésie Matoub-Lounès ont été primés. Il s'agit de Amour Samia de Tipasa, en première place, suivie successivement de Belkadi Amar, d'Aït Yahia Moussa et d'Akrich Amar de Ouaguenoune, dans la wilaya de Tizi Ouzou.