Le tournage de ce film tant attendu, de Mohamed et Yamina Chouikh, débutera le 27 février prochain. L'équipe sillonnera, dix semaines durant, plusieurs villes algériennes et espagnoles pour relater une histoire commune. Le long métrage l'Andalou, du réalisateur Mohamed Chouikh, verra enfin le jour à la fin de cette année. Le tournage de ce film grandiose, qui représente une première dans le septième art algérien, débutera le 27 février prochain et s'étalera sur dix semaines. “Ce film est l'histoire de deux peuples. C'est un beau symbole qui relie l'histoire de l'Espagne à l'Algérie”, a souligné la directrice de production, Yamina Chouikh, avant-hier, lors d'une rencontre conviviale à la Cinémathèque d'Alger. Ce rendez-vous avec la presse a eu pour objectif d'annoncer le début d'une coproduction algéro-espagnole pour la réalisation de ce projet. “Cette collaboration s'est effectuée par hasard lors du Festival du film arabe à Oran. J'ai rencontré une personne qui m'a présenté aux producteurs espagnols”, a déclaré Yamina Chouikh. Le synopsis de l'Andalou a vite plu aux producteurs de Syncro Imagen Prodocciones et ils ont donné leur accord pour travailler aux côtés de Mohamed Chouikh. “Je veux fusionner ces faits historiques avec le film. Je participe dans la production mais je ne touche pas l'histoire”, a signalé le producteur Pedro Delvas Dqolino. Et d'ajouter : “Je respecte le sujet, il appartient à son réalisateur. Je peux seulement apporter les moyens techniques.” Pour rappel, le premier tour de manivelle a eu lieu en 2008, mais depuis, le tournage a été suspendu en raison de problèmes financiers. En 2007, le réalisateur avait reçu la somme d'un milliard de centimes du ministère de la Culture dans le cadre d'Alger, capitale de la culture arabe. Mais, pour un long métrage d'une telle envergure, le budget restait insuffisant et, jusqu'à présent, les fonds exigés n'ont pas encore été récoltés. “Nous avons reçu un coup de main de la part du ministère dans le cadre de "Tlemcen, capitale de la culture islamique". Aussi, avons-nous l'AARC comme coproducteur et nous attendons une réponse de l'ENTV”, a souligné Mme Chouikh. “Le budget reste insuffisant, il est évalué à 28 milliards de centimes. Pour démarrer, ce n'est pas la joie mais on le fera car c'est un défi”, a-t-elle ajouté. Le producteur espagnol a estimé que “le budget est trop petit pour un tel film !”, qui sera adapté en film vidéo 35 mm “pour la qualité du son et de l'image, on ne veut pas le bâcler”. Ce film est tiré de faits réels et historiques ; et les recherches ont été effectuées minutieusement par le réalisateur Mohamed Chouikh. Cela débute au XVe siècle, lors de la chute de la présence arabo-mauresque en Espagne et de l'arrivée des Andalous et des Turcs en Algérie. Le personnage principal Salim (Mohamed Benbakriti, comédien au théâtre de Bel-Abbès), refuse de suivre le dernier roi andalou dans son exil au Maroc. L'Espagne entre les mains des rois chrétiens de la Reconquista, Salim, fils de Qadi et d'une chrétienne, s'exile et se retrouve sur les côtes algériennes. Recueilli par un émir, il deviendra par la suite son intendant. Par ses origines, il se placera au noyau d'une histoire bouleversée par les déchirures d'une Espagne conquérante et de l'arrivée de l'empire ottoman. Pour retransmettre ces épisodes de l'une des pages de l'histoire algérienne, les grands moyens seront déployés par l'équipe de production qui sillonnera plusieurs villes algériennes (Alger, Oran, Tlemcen, Ténès) et espagnoles (Grenade). Plusieurs comédiens prendront part au casting, notamment Bahia Rachedi et Hassan Kachach ainsi que des acteurs espagnols. De plus, le texte du film sera en arabe et en espagnol.