En particpant au rituel de l'Assemblée générale des Nations unies, Bush signe pratiquement l'échec de son unilatéralisme dans la conduite des affaire du monde. Il retourne à l'ONU,après avoir tenté de la discréditer dès lors qu'elle a refusé d'obtempérer lorsqu'il avait exigé d'elle un blanc-seing pour mener la guerre contre l'Irak à sa convenance. Le divorce entre Washington et le palais de Manhattan (siège de l'ONU) consommé en décembre 2002, Bush pensait même confiner l'Organisation mondiale dans de simples tâches humanitaires. Il n'a pas eu le temps de savourer sa victoire sur le régime saddamiste. Les Irakiens, après avoir applaudi à l'éviction de Saddam, exigent le départ des troupes d'occupation américaines qui se sont révélées incapables d'assurer la sécurité et le fonctionnement administratif et économique de l'Irak. Le pays a été doté d'un gouvernement de transition comprenant toute la mosaïque ethnique de la société irakienne mais, apparemment, il n'est pas agréé par les populations qui souffrent autant que les forces américaines des attentats terroristes dont on ne sait toujours pas avec précision par qui ils sont commandités. Saddam, toujours en fuite, dit que ce sont ses fidèles alors que Bush est convaincu que c'est El Qaïda de Ben Laden. La guerre, de toutes les façons, a été lancée sur des mensonges qui ont, d'ores et déjà, rattrapé le coalistier de Bush. Le Britannique Blair est sur la corde raide avec l'affaire David Kelly. Son ex-directeur de la Communication et son ministre de la Défense doivent répondre du suicide du scientifique Kelly qui a mis fin à ses jours après que la BBC ait révélé qu'il a été sa principale source dans une enquête révélant que Blair et Bush ont gonflé la menace posée par les armes irakiennes. Jusqu'à ce jour, Bush n'a toujours pas fourni la moindre preuve de ces fameuses armes de destruction massive et chez lui, comme la guerre a été officiellement éclarée terminée, les langues commencent à se délier.. Les démocrates, eux, boivent du petit lait. L'enlisement de Bush en Irak est pour eux un thème de campagne électorale. Wesley Clark, en tête des candidats démocrates dans la course à la Maison-Blanche talonne Bush dans les sondages. Managé par l'équipe de l'ex-président Clinton, ce général à la retraite, ancien commandant en chef des forces de l'Otan, critique inlassablement la gestion du dossier irakien par Bush. Les élections auront lieu en novembre 2004 mais elles seront jouées pratiquement en janvier/février, lors des primaires pour les investitures. C'est pourquoi, Bush veut sortir du bourbier irakien avant cette date. Le président français lui aussi, n'a pas raté l'occasion pour dire ce qu'il a toujours pensé sur l'exclusivisme de Bush pour recommander, après Koffi Annan, la conjugaison des efforts de l'ensemble des membres de la communauté internationale pour bâtir la démocratie en Irak. Lors de cette A. G., Bush en a pris pour son grade. À travers l'Irak, c'est toute sa politique à l'étranger qui est contestée. Auparavant, à Cancun, ses représentants à l'OMC se sont retrouvés seuls face à une majorité de pays qui refusent de voir sacrifiées leurs populations sur l'autel du tout libéralisme. Alors, Bush va-t-il réviser sa conception du monde ? D. B.