Le directeur général à l'aide humanitaire et à la protection civile de la Commission européenne (Echo), Peter Zangl, a animé, hier, un point de presse au Val d'Hydra (Alger), au siège de la délégation de l'Union européenne en Algérie, en présence de l'ambassadrice de l'UE, Laura Baeza, et du chef d'unité d'Echo, Johannes Luchner. La rencontre, programmée au lendemain de son retour des camps de réfugiés sahraouis, a permis à M. Zangl de s'exprimer sur sa visite de trois jours, dans les camps de Dakhla, Smara et celui du “27 Février”, ainsi que sur la question de l'aide humanitaire. D'emblée, ce dernier a annoncé que “tout se passe bien en termes d'aide humanitaire”, en précisant que celle-ci “arrive bien chez ceux qui ont en besoin”, référence faite aux Sahraouis. Il a également rappelé qu'Echo répond aux besoins vitaux de ces réfugiés depuis 1993, soit depuis 18 ans. Le responsable a, en outre, fait part des engagements de ses services quant à la poursuite de l'aide humanitaire aux réfugiés sahraouis “jusqu'au printemps 2012”, soutenant, par ailleurs, que cette aide ira en priorité à l'alimentation, l'eau potable et la santé publique. Anticipant sur les questions des journalistes, Peter Zangl a livré ses “impressions personnelles”. “Il y a la dignité et la sérénité des réfugiés eux-mêmes, dans les centres de Tindouf”, a-t-il confié. Il a cependant abordé deux problèmes “préoccupants”, rencontrés sur le terrain, à savoir “la malnutrition” chez certaines catégories de réfugiés, particulièrement les enfants, et la problématique de “la jeunesse (qui est) largement désœuvrée”, non sans insister sur les aspects liés à l'éducation. D'ailleurs, le directeur général à l'aide humanitaire et à la protection civile a souligné, dans ce cadre, avoir “attiré l'attention” des structures de l'UE sur ces phénomènes, principalement celui des jeunes. Par ailleurs, il s'est félicité des “dialogues faciles” avec l'ensemble des partenaires : ONG, agences de l'ONU, représentants du Croissant-Rouge algérien et autorités de la Rasd. Selon M. Zangl, ce dialogue va ainsi permettre à Echo et à ses partenaires de bien se comprendre et de définir en commun les actions urgentes à mener en direction des réfugiés sahraouis. Enfin, l'intervenant a indiqué avoir participé à une réunion, hier matin, au ministère des Affaires étrangères, et évoqué des “difficultés”, en laissant entendre qu'une partie de l'argent destiné à l'aide humanitaire “n'arrive pas complètement aux réfugiés”. Quelle est la partie incriminée ? Lors du débat, Peter Zangl n'a pas voulu répondre à cette question, se limitant à noter que les services humanitaires n'ont pas pour fonction de désigner les coupables. Il a également évité de répondre à la question relative aux besoins urgents signalés par les autorités sahraouies en matière d'aide humanitaire. Sauf qu'il a reconnu que les dirigeants sahraouis sont préoccupés par la situation des jeunes. Pourtant, M. Zangl avouera plus loin que l'aide octroyée aux Sahraouis n'est pas du même type que celle fournie “au Darfour et au Sri Lanka”. “L'aide est définie et fournie en fonction des besoins que nous faisons nous-mêmes. Nous sommes conscients que nous ne pouvons pas répondre à tous les besoins”, a-t-il expliqué. Revenant sur certaines “difficultés”, voire certaines “failles”, il a estimé qu'elles peuvent être dépassées en “parlant avec ceux qui agissent sur ces faiblesses”. Par ailleurs, le responsable d'Echo a exclu l'éventualité d'une augmentation de l'enveloppe financière, en raison des “temps difficiles”. L'essentiel pour lui est de continuer à fournir la même aide tous les mois. “Nous sommes tranquilles jusqu'en mars 2012”, a de nouveau explicité l'intervenant. De 1993 à ce jour, l'aide de la Commission européenne aux réfugiés sahraouis s'élève à près de 170 millions d'euros. En 2010, la Commission a alloué 10 millions d'euros. Cette aide sera assurée jusqu'en 2012. Et après ?