La suppression, par l'APW d'Alger, de la subvention allouée au CSA (club sportif amateur) va, inéluctablement, décréter la mise à mort des autres disciplines au Chabab de Belouizdad. La boxe, le karaté, le judo, le kick-boxing, la natation et bien d'autres sport amateurs qui faisaient la fierté du club phare de Laâquiba, sont appelés à la disparition par la force d'une professionnalisation forcée et précipitée du football. Les conséquences sont déjà lourdes : le CSA-CRB a décidé de geler ses engagements au niveau des fédérations à défaut de moyens financiers à cause de la dernière mesure de l'instance de wilaya qui correspond à un désengagement de l'Etat envers le sport amateur. Mahfoud Kerbadj, le président du CSA-CRB, et qui fait office aussi de président du conseil d'administration de la SPA, est le mieux placé pour en parler. “Cette mesure aura de lourdes conséquences pour toute les disciplines sous l'égide du CSA qui seront appelées à disparaître. On va se retrouver avec des athlètes, des champions même, qui vont se retrouver dans la rue, sans parler des entraîneurs et des autres fonctionnaires qui vont perdre leur emploi. Je ne demande pas qu'on m'accorde des subventions pour le football dans la mesure que cette discipline est gérée par une société par actions qui fait face certes à beaucoup de difficultés mais là, c'est un autre débat. Il faut savoir que la CSA n'a pas été dissoute, elle existe encore et a en charge d'autre disciplines amateurs qui sans le financement de l'Etat ne peuvent continuer à survivre” a-t-il déclaré. La disparition de ces disciplines va entraîner dans son sillage une centaine d'athlètes, des champions mondiaux même et des internationaux dont la carrière est, désormais, dans le flou. “Nous avons décidé de nous désengager dans les autres disciplines pour la simple raison qu'on n'a pas les moyens de prendre tout le monde en charge sans les subventions de l'Etat. Le CSA n'a pas d'autre source de financement hormis le budget qu'on a l'habitude de toucher à travers les fonds de wilaya. Ces disciplines ne peuvent exister sans l'aide de l'Etat. Je suis désolé pour cette jeunesse, mais c'est plus fort que nous” dira encore Kerbadj. Et d'ajouter : “Figurez-vous que nous avons au CRB un champion du monde de kick-boxing et plusieurs nageurs qui font parti de l'équipe nationale qui sont dans le doute actuellement. C'est vraiment regrettable pour le sport national”. Le plus déplorable, c'est surtout le discours prôné et à tout le moins contradictoire des pouvoirs publics. Depuis l'avènement du professionnalisme dans le football l'été dernier, l'Etat a souvent assuré qu'il n'abandonnerait pas les sports amateurs et qu'il apportera toute l'aide nécessaire pour les clubs pendant trois ans, le temps de leur reconversion au professionnalisme, mais Il n'en fut rien concrètement. “L'Etat ne doit pas abandonner le sport amateur. Les pouvoirs publics sont dans leur droit de veiller à ce que leur argent ne soit pas détourné pour le football. Mais au lieu de supprimer carrément les subventions et mettre en péril l'avenir des autres disciplines et la carrière de centaines d'athlètes pour les CSA, il serait plus utile de continuer à subventionner les autres sports et mettre en place des mécanismes de contrôle. L'Etat a droit de regard sur les finances des clubs et a le droit de demander des comptes,” préconise le président belouizdadi à titre de solution.