L'USMH n'est plus un club omnisports depuis le début de cette saison. Le président Mohamed Laïb a décidé de dissoudre une autre section, à savoir le handball, pour un problème d'ordre financier. “On était en butte à des problèmes monstres avec la section football, comment voulez-vous qu'on arrive à subventionner le handball ? Il était donc impératif pour nous de dissoudre cette section. On ne l'a pas fait de gaieté de cœur, mais les conditions financières désastreuses dans lesquelles on se débattait nous ont poussés à prendre cette décision extrême. On aurait bien souhaité garder le handball et faire profiter la jeunesse, mais le manque de considération de certaines parties nous a poussé à liquider la section”, nous révèle une source autorisée proche du club. Il est vrai que le club harrachi souffre, depuis plusieurs saisons, d'un manque d'argent frais en raison de l'absence des sponsors qui ne se bousculent plus. Mais les autorités locales n'ont jamais tourné le dos au club, la circonscription d'El-Harrach, qui englobe plusieurs communes, a toujours fait le forcing pour obliger les communs limitrophes à débloquer une subvention pour le club afin de lui permettre de faire face aux dépenses. C'est ainsi que la commune mère d'El Harrach prend toutes les saisons en charge le stage d'inter saison à hauteur de 300 millions de centimes, le P/APC Abzar Krimo, d'obédience FLN, a toujours répondu présent lorsque le club était dans le besoin, comme il nous l'a affirmé récemment. En plus de la prise en charge, il débloque chaque saison une subvention qui oscille entre 3 et 4 millions de DA. La commune de Badjarah participe, elle aussi, aux besoins de l'USMH par le déblocage d'une subvention minime de l'ordre de 2 millions de DA, celle de Mohammadia où le stade est situé et là où le club reçoit tous ses adversaires, subventionne à hauteur de 5 millions de DA. La grosse quote-part vient de la part de la commune de Oued-Smar qui s'implique dans le financement de l'USMH avec une subvention conséquente de l'ordre de 10 millions de DA pour la simple raison que cette commune recèle la zone industrielle où sont implantées plusieurs sociétés étrangères, elle est donc riche en matière fiscale. Ainsi, si on fait le total de ce que donnent les communes à l'USMH, on s'aperçoit que le montant de 20 millions de DA (2 milliards de centimes) est largement atteint. Le président Laïb, en butte éternellement à des problèmes financiers, devra donc trouver mensuellement plus d'argent pour payer ses joueurs puisque la masse salariale mensuelle oscillait entre 5 et 6 millions de DA. Quant aux primes de matchs, elles ont été fixées conjointement avec les joueurs, une victoire ordinaire à domicile équivaut à 20 000 DA, s'il s'agit d'un match derby ou spécial, par exemple, contre la JSK ou ESS, la prime passe à 30 000 DA, un nul à domicile n'est pas rémunéré. En déplacement, une victoire vaut 30 000 DA, un nul 25 000 DA. Par ailleurs, le budget annuel de fonctionnement du club avoisine les 8 milliards de centimes, dont les principales ressources proviennent des fonds publics, les recettes du stade sont faibles. Lorsque le 1er-Novembre fait le plein, le club perçoit 100 000 DA au maximum, si ce n'est 50 000 DA. Cette saison, les sponsors ne se bousculent pas chez le club, en tout et pour tout, il y a deux sponsors seulement, Sosémie de Blida (pâtes et semoules) et Boulabe (boulonnerie) qui donnent entre 1 et 1,5 million de DA, alors qu'un simple déplacement à Oran reviendrait à près de 400 000 DA. Même l'opérateur étatique Mobilis, qui était la saison passée une véritable bouffée d'oxygène avec un apport de 10 millions de DA, n'a pas renouvelé son contrat cette saison, laissant le club se débattre seul dans ses problèmes. L'ouverture du capital du club aux investisseurs, décidée par les pouvoirs publics, reste la seule solution pour que l'USMH sorte de ce marasme et trouve les fonds nécessaires pour s'autofinancer. Mais il faudra d'abord trouver des acheteurs des actions, car ce n'est pas évident. C'est le véritable défi qui attend Laïb et son équipe dirigeante.