Le collectif des clients victimes d'El Khalifa Bank l'a déclaré hier “Nous sommes prêts à mourir pour récupérer notre argent” Ces clients lésés ont décidé de passer à une autre forme de protestation face au silence des autorités concernées. Tout le monde était au rendez-vous, hier, au niveau de la villa abritant, pour le moment, les locaux de la compagnie Khalifa Airways. C'est ici, près de l'hôtel Dar Diaf de Chéraga, que le collectif des victimes d'El Khalifa Bank se réunit régulièrement pour discuter des mesures à prendre pour récupérer leur dû. La presse était là. Même les chaînes de radio, la Une, la Deux et la Trois, se sont déplacées pour couvrir la conférence de presse. Dans la salle où devait se tenir le briefing avec les journalistes, des banderoles sont accrochées. On peut y lire : “Problème politique, solution politique !” ou encore “Clients de Khalifa, victimes de l'incompétence et de la négligence de la Banque centrale.” Le président du collectif, M. Omar Abed, a tenu à préciser que, devant le silence du pouvoir, la décision a été prise de passer à un autre niveau dans la manière de poser les revendications. “Nous avons tout essayé. On a fait paraître des articles dans la presse. Nous avons tenu au moins cinq rassemblements. Des demandes d'audience ont été adressées à l'ancien et à l'actuel Chef du gouvernement, sans réponse. Même le chef de l'Etat et le ministre des Finances ont été saisis, mais en vain”, a-t-il dit Les membres de ce collectif se disent victimes de l'incompétence de la Banque centrale et attirent l'attention sur le fait que même le ministre des Finances le reconnaît. Ils ne reconnaissent pas la légalité du travail du liquidateur. “Un liquidateur intervient dans une entreprise qui a coulé et qui a déposé ses bilans, après un travail des commissaires aux comptes. Rien de tout cela n'a été fait, c'est une décision politique et nous réclamons une solution politique. Les déposants étrangers ont été tous remboursés. Les clients d'El Khalifa sont plus de 1 400 au niveau de la wilaya d'Alger, et d'autres se sont constitués dans pas moins de 11 wilayas et d'autres victimes dans les autres régions sont en train de le faire”, ont déclaré les conférenciers. Ces derniers s'interrogent comment peut-on nommer un administrateur du CPA concurrent d'El Khalifa qui est resté juste deux mois, temps insuffisant, estiment-ils, pour faire le travail. Le liquidateur a donné un ultimatum jusqu'au 31 octobre aux déposants pour remplir un canevas, faute de quoi, ils perdront tous leurs droits. “Cet ultimatum veut dire que le pouvoir a tranché et a décidé de ne pas nous rembourser, alors que nous avons proposé des solutions. Au début, l'administrateur et ensuite le liquidateur nous ont laissé espoir et nous ont fait des promesses que nous allions être tous réglés. Ce n'est plus le cas maintenant. Mais nous sommes prêts à mourir s'il le faut pour récupérer notre dû.” Après ce point de presse, un rassemblement a été organisé à 14 heures devant l'APN. Les policiers présents en grand nombre ont interdit les déposants d'El Khalifa de brandir toutes banderoles. Cinq clients accompagnés de quelques membres du collectif se sont dirigés vers le siège de la Banque d'Algérie pour y entamer une grève de la faim. Cependant, les policiers ont empêché ce groupe d'avancer. La tension est montée d'un cran : bousculades, cris et… un mouvement de panique s'est emparé de la foule. Sept personnes ont été embarquées. Après des négociations entre le commissaire en tenue et le président du collectif, elles ont été relâchées, 30 minutes après. Suite à cela, la foule s'est dispersée. La grève de la faim qui a été empêchée au niveau de l'entrée de la Banque d'Algérie a été entamée, hier, à partir de 15 heures, au niveau des locaux du collectif à Chéraga. À cet effet, une commission médicale et une autre juridique ont été installées. M. B.