Les travailleurs de l'Entreprise nationale de distribution des médicaments (Endimed) ont les gorges chaudes après les récentes déclarations de Djamel Ould-Abbès concernant “l'offre” des 940 officines de distribution au détail des médicaments Endimed au profit des jeunes pharmaciens frais émoulus. Cette annonce du ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière n'a pas tardé à être perçue comme une “atteinte aux droits des 2 000 travailleurs de cette entreprise qui appartient au ministère de l'Industrie”. La récupération de ces officines par le ministère de tutelle ajoute au marasme des employés qui s'interrogent sur la volonté du Premier ministre de “céder” les pharmacies en question au bénéfice du département ministériel de Djamel Ould-Abbès. C'est le premier responsable du secteur qui en a fait l'annonce auprès des membres de l'Association scientifique des étudiants en pharmacie d'Alger. La riposte des travailleurs consternés par les propos de Djamel Ould-Abbès est univoque. “L'appropriation des biens de l'Endimed” qui représente à leurs yeux un “patrimoine hérité de la galiléenne à travers la PCA, l'Enopharm et enfin l'Endimed” est “inacceptable”. Levant toute équivoque quant à une prétendue polémique entre l'Endimed et les pharmaciens, les travailleurs condamnent avec véhémence le “parti pris que d'aucuns cherchent à exploiter à des fins vénales”, précisent, amers, les travailleurs. Et pour battre en brèche tout prétexte d'appropriation, les 2 000 employés de l'Endimed n'hésitent pas à dresser un constat positif de la gestion des pharmacies. “Durant 49 ans de parcours de notre entreprise, aucun incident minime, soit-il, n'a été enregistré.” Et d'ajouter : “Mieux encore, notre chiffre d'affaires ne cesse d'augmenter en dépit des pénuries récurrentes des médicaments tandis que la première vague de privatisations a démontré que plusieurs pharmacies bien situées ont été transformées par leurs nouveaux propriétaires en magasins de vêtements, pizzerias, fast-foods et autres activités commerciales au détriment des citoyens. Nous refusons cette politique aux conséquences délétères.” Cette situation est mise en évidence par les employés qui ne manqueront pas de souligner “la transparence qui caractérise notre relation vis-à-vis des pharmaciens qui n'éprouvent aucune difficulté à être recrutés à l'exemple des pharmaciens de la promotion 1987 qui figurent à ce jour dans les effectifs de l'Endimed”. Préoccupation “somme toute légitime” que les travailleurs revendiquent dans la perspective de l'alignement et de l'uniformisation des salaires du secteur de la santé. En tout état de cause, “céder ou offrir” les biens des 940 agences de pharmacie de l'Endimed au profit des pharmaciens de la promotion 2010, comme revendiqué par le Syndicat national des pharmaciens (Snapo), résoudra-t-il pour autant les problèmes des travailleurs qui seront jetés à la rue après des années de bons et loyaux services ? La question reste crûment posée aux ministères de la Santé et de la Réforme hospitalière et de l'Industrie.