Des émeutes ont éclaté, hier après-midi, à Naciria entre des dizaines de jeunes qui réclament l'emploi et des policiers. Les émeutes ont commencé lorsque les policiers de la brigade anti-émeute voulaient dégager la RN12 reliant Tizi Ouzou à Alger, bloquée à l'aide de blocs de pierres et de pneus par des chômeurs de la localité. Les policiers ont usé de bombes lacrymogènes pour disperser les jeunes protestataires qui répliquaient par des jets de pierres. Alors que les manifestations continuaient, un embouteillage de plusieurs kilomètres s'est formé tout au long de cet axe routier. Les manifestants ont exprimé leur colère contre les lenteurs enregistrées dans l'application du dispositif contrat de formation et d'insertion (CFI). Ils reprochent aux autorités, et notamment au ministre de la solidarité nationale et au ministre du travail d'avoir introduit de nouvelles mesures qui empêchent, selon eux, les jeunes de trouver du travail dans de leur commune. “On doit passer par le secteur de l'hydraulique ou des travaux publics pour se faire inscrire”, affirme des jeunes chômeurs, qui exigent une décentralisation du dispositif. Les protestataires se sont rassemblés devant le siège de l'Anem avant de se diriger vers la RN12 pour déposer des pneus et blocs de pierres paralysant ainsi la circulation durant plus de deux heures. Les jeunes affirment qu'on leur a promis des postes d'emploi, mais sans résultat. En outre, beaucoup d'autres personnes, qui n'ont rien à voir avec ces dispositifs, se sont introduits parmi les manifestants pour demander “la prime”. Selon de nombreux jeunes, une rumeur avait circulé ces derniers jours selon laquelle une prime sera octroyée à tout demandeur d'emploi quel que soit son âge. Ce qui a poussé certains adultes à se présenter devant le siège de l'Anem pour se faire inscrire. Jusqu'à hier, le nombre d'inscrits a atteint 7 000 alors que les postes offerts, au niveau de la daïra de Bordj Menaïel, sont d'environ 300, nous a indiqué un responsable local.