Les squatteurs ne ratent aucune opportunité pour envahir les biens d'autrui, exposant de ce fait l'administration ainsi que les véritables bénéficiaires à une situation des plus délicates. La crise du logement aidant, le phénomène de squat des appartements achevés mais non livrés aux bénéficiaires concernés est en train de prendre de l'ampleur ces deniers jours. Ainsi donc, plusieurs logements ont été saccagés par des squatteurs avant-hier à Bordj Ménaïel et des affrontements ont eu lieu au centre-ville entre les indus occupants et des éléments de la brigade antiémeute. Les affrontements ont éclaté lorsque les policiers sont venus déloger plusieurs familles qui se sont introduites dans ces logements situés non loin de la cité Ettahrir. Mais avant de quitter les lieux, les squatteurs ont saccagé une dizaine de logements du programme 520 logements sociaux et qui sont en attente d'être réceptionnés. La police, appuyée par des renforts dépêchés sur les lieux, a usé de bombes lacrymogènes pour disperser de jeunes manifestants venus en découdre avec les policiers. Les heurts ont duré plus d'une heure. C'est pour la troisième fois en une semaine que ces logements sont la cible des squatteurs. Pour rappel, plusieurs actions similaires ont été enregistrées ces derniers jours au niveau de la wilaya de Boumerdès, notamment à Béni Amrane et à Dellys où plusieurs personnes ont squatté des logements avant d'être expulsés avec beaucoup de difficultés par la police. À Oran, dimanche dernier, une cinquantaine de familles originaires de Hassi-Ameur ont fait irruption dans les logements Cnep. Les évènements du 12 février semblent avoir pesé de tout leur poids dans cette décision. Selon une source concordante, l'occupation illégale de ces logements s'est traduite sur le terrain par le refus des indus occupants d'évacuer les lieux. Les logements squattés font partie d'un quota de 150 unités inoccupées depuis plus de quinze ans, ajoute-t-on de même source. En fait, les récentes émeutes qui ont secoué la wilaya d'Oran ont profité à des centaines de personnes. Des milliers d'hectares ont été accaparés un peu partout à travers les communes de la wilaya d'Oran. Cette attitude révélatrice d'un comportement d'accaparement anarchique est également perceptible au niveau de la localité de Sidi-Chahmi. Dans ce contexte, ce sont pas moins de 500 personnes qui ont détourné une importante superficie de terres agricoles destinée à l'élevage équin. Nous apprendrons que les tractations entre les autorités locales et les nouveaux propriétaires se sont soldées par des demi-mesures. Pour éviter un hypothétique dérapage, les responsables locaux ont préféré agir avec des mains de velours. La présence des éléments de la Gendarmerie nationale et les promesses de trouver une solution rapide aux mal-logés ont porté leurs fruits. Cependant, des indus occupants rétifs squattent toujours le terrain en question qui est enserré entre les localités de Sidi-Chahmi et d'El-Kerma. Même la wilaya d'Aïn Témouchent a enregistré son lot de squatteurs. En effet, la localité de Ouled-Boudjemaâ rattachée à la daïra d'El-Amria a vécu des moments d'agitation dans la soirée de dimanche et qui se sont poursuivis jusqu'à la matinée de lundi. Un groupe de citoyens a décidé de squatter les 12 logements sociaux réalisés et achevés depuis plusieurs mois alors que la commission de la daïra tarde à les distribuer faute d'une réception définitive. L'intervention rapide de la brigade antiémeute de la gendarmerie n'a pu convaincre les indus occupants des logements lesquels ont refusé de libérer les lieux soutenus par une centaine de citoyens de la commune qui ont plaidé leur cause. Décidés plus que jamais à ne pas lâcher prise, ces derniers sont allés avant-hier jusqu'à protester devant le siège de l'APC et exiger le départ du maire. Devant cette situation, le personnel administratif, et ce, de peur de voir la mairie prise d'assaut par les manifestants, a réussi à fermer l'APC. Devant l'acharnement des citoyens décidés plus que jamais à en découdre avec les élus exigeant leur départ, le chef de daïra présent sur les lieux ainsi qu'un élu ont engagé des négociations avec les manifestants leur promettant que la commission de daïra entamera l'étude des 309 dossiers de demandeurs de logements. À Saïda, quelque 50 logements sociaux, récemment réalisés dans la commune d'El-Hassasna, ont été squattés par des familles dans la nuit de vendredi à samedi. Les autorités locales, notamment le chef de daïra et le P/APC se sont déplacés sur les lieux pour tenter de convaincre les squatteurs qui refusaient de quitter les lieux. Ces derniers n'arrêtaient pas de faire remarquer que beaucoup de promesses avaient été faites par le passé, des promesses qui, malheureusement, n'ont pas été tenues par les responsables concernés.