Hier, les habitants du bidonville Ziadia, sur les hauteurs de Constantine, ont investi le siège de leur secteur urbain. Durant toute une matinée, ils ont bloqué les issues à cette structure, obligeant employés et citoyens à rebrousser chemin. Même le délégué du secteur sera empêché de regagner son bureau. La raison de cette “prise d'otage”, qui aura largement perturbé les différents services dont ceux de l'état civil, serait, selon les propos des “assiégeants”, l'exclusion de leur site du programme d'urgence du relogement. Un programme initié depuis 1999, sur injonction présidentielle, et qui vise la débidonvillisation de la ville de Constantine ceinturée par des milliers d'habitats précaires. Ce n'est que vers les coups de 11h que les forces de l'ordre sont intervenues pour déloger manu militari les contestataires des locaux du secteur urbain. Ce dernier sera rouvert dans l'après-midi. Les représentants des associations des quatre quartiers composant le bidonville de Ziadia, à savoir Fellahi I, Fellahi II, Djaballah et Cheikh-Ahmed-Hocine, ont auparavant saisi plusieurs autorités, dont le ministère de la Santé, pour les interpeller sur l'insalubrité des lieux et les risques encourus par des dizaines de familles. “Le site est devenu un cloaque où se déversent les eaux usées des cités alentours, Ziadia, La Boum et Djebel Ouahch, mettant en péril la santé collective”, ont-ils soutenu. La résorption de l'habitat précaire à Constantine aura connu, depuis quatre années, une solution partielle avec le programme d'urgence. Plusieurs bidonvilles ont été évacués, du moins les plus importants. Ce programme qui devra arriver à terme en 2004 ne semble pas prendre en compte le cas de Ziadia qui ne figure pas sur la liste des derniers sites à évacuer d'ici à la fin de l'année. Ce qui aura provoqué le courroux des concernés, d'où l'action protestataire d'hier. Pour le P/APC de Constantine et le délégué du secteur investi, “le relogement des habitants des bidonvilles ne s'inscrit pas parmi les prérogatives de la municipalité. Il existe pour cette fin une commission ad hoc qui relève de la daïra et de la wilaya”. N. D.