Choix n Outre Hors-la-loi de Rachid Bouchareb, trois courts-métrages algériens s'inviteront à Cannes du 12 au 23 mai et défendront les couleurs nationales. Ces films qui ont bénéficié de l'aide à la production du Fdatic du ministère de la Culture, même s'ils ne seront pas présents en compétition officielle, sont programmés dans le Short Film Corner, une catégorie consacrée aux courts-métrages. Djins, un film d'une durée de vingt minutes, tourné à travers différents sites de la localité de Taghit, dans la wilaya de Béchar, aborde la question de la femme en milieu saharien. A travers son héroïne, Anbar, alias Nassima Mekaoun, la réalisatrice met en scène les aspirations de cette jeune femme, son rôle dans la société et reflète aussi les rapports de la femme avec les traditions et coutumes dans les régions du Sud. Djins est un film qui s'inscrit en droite ligne des thèmes traités par Yasmina Chouikh, dont la femme et son droit à l'émancipation. On retrouve cette même préoccupation dans son premier court-métrage El-Bab (2006), un film qui met en scène le quotidien d'une jeune fille à l'intérieur d'une maison, subjuguée par une lumière et se trouvant aussi face aux tourments du monde du dehors. Pour rappel, le scénario de ce court-métrage a bénéficié, en octobre dernier, du Grand Prix du meilleur scénario du court métrage, lequel a été attribué, et ce, à l'occasion des Journées cinématographiques d'Alger. Khouya (Mon Frère) est le deuxième court-métrage algérien qui sera présenté à Cannes. Il est réalisé par Yaniss Koussim et fait suite à Kh'ti (Ma sœur) qui avait fait connaître ce cinéaste. On y verra l'actrice Samia Meziane aux côtés de sa propre mère, la grande comédienne Sonia, sur le thème difficile de la violence contre les femmes. Le film, d'une durée de 20 min, raconte l'histoire d'un frère qui bat sa sœur et qui le tue accidentellement. Mais la mère refuse que sa fille soit envoyée en prison, alors elle endosse la responsabilité de l'homicide. Par ce film, comme par son premier court-métrage, l'on constate d'emblée que la condition féminine algérienne présente le thème de prédilection du jeune réalisateur qui prépare déjà son premier long-métrage Bahara. Ce film raconte également la vie d'une femme : Fatma, veuve de Nouredine, un pêcheur disparu en mer, qui a repris le métier de son mari : à son tour, elle est devenue pêcheuse. Sa belle-famille l'a alors contrainte à abandonner sa fille. Enfin, le troisième court-métrage algérien qui sera présenté à Cannes, est Le Dernier Passager. D'une durée de 7 mn, le film, signé Mounès Khamar, raconte l'histoire d'un jeune homme qui saute dans le vide, et avant de disparaître à jamais, son âme rend une dernière visite à ses deux amours impossibles : une femme et une scène de concert. Contrairement aux deux courts métrages qui abordent des sujets sociaux récurrents dans le long métrage, le film de Mounès Khamar aborde la réflexion sur la mort et l'au-delà. Ces films seront présentés prochainement à Alger et Béjaïa.