Résumé : Devant la fosse commune où son père reposait, Rachid retrouve un peu ce passé récent qu'il avait vécu durant les dures années de la guerre. Il se rappelle les recommandations de son grand-père Tayeb, et la fierté qu'il ressentait de se savoir le fils d'un homme qui n'a pas hésité à donner sa vie pour assurer l'avenir de ses enfants. 88eme partie Emporté par sa fierté et par l'honneur de se savoir le fils d'un héros de la Révolution, Rachid n'avait pas remarqué que les autres le regardaient en silence. Ce n'est qu'à la fin de sa “prestation” qu'il se rendit compte qu'il avait parlé d'une voix forte et chaude, et que ses mains tremblaient et que ses traits étaient crispés. Nacera ébauche enfin un sourire : - Tu es le digne fils de ton père Rachid. Mahmoud aurait été fier de te voir exercer aujourd'hui un métier aussi noble que le tien. - Et moi, j'aurais été fier de mettre mon savoir au service de la Révolution si nous n'étions pas encore indépendants à la fin de mes études. - Je n'en doute pas. On dit que les héros n'engendrent que des héros. Et tu en es un bel exemple. - Moi ? Mais je n'ai rien fait pour mériter le titre de “héros” ! - Mais si. Tu as fait bien des choses. Et tu en fais tous les jours. Tu soulages les souffrances des autres, et tu guéris les maux des corps, et même souvent les maux de l'esprit. Rachid, tu es non seulement un bon médecin, mais tu es doux, et si attentionné avec tes malades, que parfois je revois ton père. Il était un peu comme toi. Tu as hérité la douceur de son caractère et la force de sa personnalité. Rachid sourit : - Mais je ne suis rien, à côté de lui. - Tu feras bien mieux que lui. Nous autres, nous avons participé au petit combat, pour recouvrer la dignité et l'honneur de notre pays. À vous donc les jeunes d'aujourd'hui, d'entamer le grand combat pour construire le pays de vos ancêtre et ériger une nation forte et digne. Je t'assure que ce n'est pas une mince affaire pour les futures générations. La mission sera des plus ardues, car le pays en est encore à ses premiers pas, et aura besoin de bras solides, et de beaucoup de volonté. - Nous y arriverons inchallah. Nous n'avons qu'à nous retourner de temps à autre pour regarder derrière nous et prendre en exemple cette révolution qui a tant coûté, mais qui a fini par donner ses fruits. - Inchallah ! Nacéra pousse un soupir : j'espérais tant vivre pour voir ce jour arriver, Dieu a exaucé mes prières, je suis tranquille maintenant pour l'avenir de mon pays, car je sais qu'il a engendré des hommes, et des hommes vaillants. (À suivre) Y. H.