Ils pointent carrément un doigt accusateur sur les services techniques de l'APC et des éléments de la police de l'urbanisme et de la protection de l'environnement (Pupe). Les habitants de la cité bidonville Sidi-Harb de Annaba ont manifesté violemment avant-hier pour réclamer des logements. Les manifestants ont bloqué, plusieurs heures durant, la voie reliant l'avenue Sidi-Achour à celle d'Essafsaf, dans la plaine Ouest de Annaba, à l'aide des barricades et autres troncs d'arbres. Certains usagers, qui étaient dans les parages lors de cette manifestation ont été malmenés, voire rackettés par les émeutiers qui ont tenté aussi d'investir le siège de la clinique privée Abou-Marouane. Fort heureusement, les agents de sécurité ont réussi à repousser l'assaut des jeunes en délire, qui exigeaient la présence du wali, il a fallu plusieurs heures de négociations menées par des officiers de police et un cadre de la wilaya dépêché sur les lieux pour que la circulation routière soit normalisée. Le bidonville de Sidi-Harb est parmi ceux qui ont connu, ces dernières années, un exode sauvage et non-stop. L'opération de démolition des constructions illicites qui a ciblé des centaines de baraques au niveau des douze communes que compte Annaba, sur initiative du chef de l'exécutif de la wilaya de Annaba, dès son installation à la tête de Annaba, a été malheureusement rapidement remise en cause. En effet, les filières spécialisées en la matière qui, avec la complicité de certains services en charge de lutte contre ce phénomène, reviennent à la charge pour de nouveau en gangrener la Coquette avec des bicoques qui donnaient un aspect de désolation et de misère. Les barons de la construction illicite, qualifiée de véritable “industrie”, ont jeté leur dévolu sur des assiettes vierges, qui avaient déjà abrité d'anciens bidonvilles à l'image de celui du Pont-Blanc, Bouhamra, Sidi-Salem et Bouzaâroura dans la commune d'El-Bouni, dont certains avaient pourtant été totalement rasés dans un passé récent. Il est désormais de nouveau l'objet d'une fièvre dans la reconstruction des baraques. “La construction des baraques, devenue aujourd'hui une véritable industrie grâce des filières spécialisées, se faisait généralement durant la nuit. La renaissance de ce bidonville a attiré les gens tels des charognards autour d'une proie. Une situation où les kachara (courtiers), les entrepreneurs en bâtiment et surtout les clients qui débarquent de différentes wilayas limitrophes, trouvent leur compte”, ont tenu à témoigner de nombreux habitants du quartier, en indexant carrément les services techniques de l'APC et les éléments de la police de l'urbanisme et de la protection de l'environnement (Pupe).