Dans le cadre de ses activités culturelles, l'ambassade du Japon à Alger organise des projections de films japonais tous les samedis du mois de mars 2011, à la Filmathèque Mohamed-Zinet (Riad El Feth). Samedi passé, le public avait rendez-vous, à 15h, avec le film Premier amour, dont le titre original est Hatsukoi, du réalisateur Tetsuo Shinohara (2000, 115'). C'est l'histoire de Satoka, une jeune lycéenne de dix-sept ans, qui découvre les sensations du premier amour et ses chagrins. Jusque-là, tout va bien, elle supporte. Mais tout bascule pour elle quand sa mère est subitement hospitalisée. Elle doit apprendre à se “débrouiller seule” avec son père. Elle découvre une boîte à musique de sa mère qui ne fonctionne pas. Elle arrive à l'ouvrir, et trouve, bien cachée, une lettre d'amour et une ancienne photographie de sa mère (Shizue) avec un homme (Shinichiro Fujiki) qu'elle ne connaît pas. Après la lecture de la lettre, qui n'a jamais été postée, la jeune fille comprend qu'il s'agit du premier amour de sa mère. Un amour que cette dernière avait gardé enfermé dans son cœur, car un douloureux souvenir. À partir de là, la quête de la jeune fille commence. Elle s'est mise dans la tête de retrouver cet amour de jeunesse de sa mère et par delà comprendre pourquoi ils se sont séparés. Les vacances scolaires tombent à pic. Le temps libre dont elle dispose va lui permettre de mener à bien, mais également rapidement ses recherches. Cette envie de le retrouver est motivée par le fait que Satoka vit son premier chagrin d'amour, d'une part, et d'autre part, la détresse contenue dans la lettre de sa mère. L'âge aussi joue son rôle dans cette quête impulsive, qui la mènera, à travers différentes étapes, à découvrir la vie des adultes. Ses recherches s'avèrent fructueuses. Elle arrive à trouver l'amour perdu de sa mère, vivant dans une situation lamentable. Lui aussi a perdu l'amour de sa vie après le décès de sa fille. Sombrant dans le désespoir, l'arrivée de la “petite gamine” le secoue comme le cerisier de sa jeunesse. Tel un rayon de soleil, elle arrive à le sortir de sa léthargie, lui ouvrant les yeux. Au-delà de la quête “amoureuse” de la jeune fille, le réalisateur aborde certains problèmes sociaux qui ne sont pas uniquement spécifiques au Japon, car, “la nature humaine est partout la même”, disait Miss Marple (un des personnages fétiches d'Agatha Christie). Crise d'adolescence, rapports père-fille, conflit de génération… Il est à relever la quasi-absence des dialogues, laissant la place au silence qui, lui, en disait long. Pour certaines scènes, il était inutile de faire parler les comédiens. Un regard, un geste, suffisaient. La musique (Jo Hisaichi) contribuait à mettre le spectateur dans “le bain”. Projeté en version originale (sous-titré en français), Premier amour est une histoire où l'espoir est permis, où tout finit par rentrer dans l'ordre. C'est aussi un film à symboliques. Le “cerisier des vœux” en fleurs est l'élément autour duquel s'articule la trame. C'est cet arbre qui a suscité la curiosité de la jeune Satoka. Et c'est également lui qui sert de lieu de réconciliation entre le père et sa fille, de retrouvailles de la famille qui se disloquait à cause de l'hospitalisation de la mère, et des absences répétées de la fille. Programme du cycle cinéma japonais à la Filmathèque Zinet 5 mars : Neige de printemps 12 mars : Marchons, marchons, marchons encore 19 mars : Waterboys 29 mars : Ponyo sur la falaise (film d'animation)