Ancien journaliste écarté de l'agence officielle tunisienne TAP en 1994, interdit d'exercer et forcé à l'exil, Kamel Labidi vient de prendre sa revanche sur le clan Ben Ali. Il a été nommé, selon une source gouvernementale tunisienne, président de l'Instance nationale indépendante pour le secteur de l'information et de la communication. Beau retournement de situation pour ce titulaire d'une maîtrise en journalisme de l'Institut de presse et des sciences de l'information (Ipsi) en 1975 et d'une autre en littérature anglaise (1976) de la faculté des lettres et des sciences humaines de Tunis. Ecarté définitivement de son travail à la TAP, en 1994, et interdit d'exercer le métier de journaliste en tant que correspondant du journal français La Croix et de l'agence United Press International (UPI) pour cause d'hostilité au régime du 7 Novembre, il a été directeur de la section tunisienne d'Amnesty International (1995-1996) avant d'être contraint à l'exil, à l'instar de dizaines de journalistes tunisiens. Il a été notamment représentant de la Commission de protection des journalistes dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (Mena), et résidait au Caire pour occuper ensuite le poste de conseiller de cette même organisation, à Washington (2005-2010).