Les membres de la famille de Zine El-Abidine Ben Ali arrivés récemment à Montréal, possèdent le statut de résident permanent, ce qui leur confère presque tous les mêmes droits qu'un citoyen canadien, a indiqué, hier, dimanche, le ministre de l'Immigration, Jason Kenney. Mais Ottawa n'entend cependant pas accueillir d'autres proches de celui qui dirigea la Tunisie pendant 23 ans. Craignant que de nouveaux caciques de l'ancien régime migrent au Canada, le gouvernement a accru sa surveillance des compagnies aériennes, a dit à Radio-Canada une source gouvernementale. Samedi, le ministère de M. Kenney avait souligné que «M. Ben Ali, les membres destitués de l'ancien régime tunisien et leurs proches n'étaient pas les bienvenus au Canada». Depuis l'annonce faite samedi par le Journal de Québec, de l'arrivée d'un des frères de la femme de Ben Ali, son épouse, leurs deux enfants et leur gouvernante, l'indignation gagne les Canadiens qui ne comprennent pas comment des membres du régime déchu ont trouvé accueil dans leur pays. Trois proches collaborateurs de Ben Ali en résidence surveillée Trois proches collaborateurs du Président tunisien déchu Zine El-Abidine Ben Ali, dont l'ancien ministre de l'Intérieur, ont été placés en résidence surveillée, a annoncé, hier, l'agence officielle TAP. Abdallah Kallel, président du Sénat et ancien ministre de l'Intérieur, et Abdel Aziz Ben Dhia, conseiller de Ben Ali et l'un des architectes de sa politique, ont été arrêtés et placés en résidence surveillée. Abdel Wahab Abdallah, autre éminence grise de Ben Ali, ministre conseiller à la présidence, qui avait la haute main sur l'information et était «recherché par les services compétents», se trouve également en résidence surveillée, a ajouté la TAP dans un second communiqué hier soir. MM. Ben Dhia et Abdallah ont été radiés le 18 janvier du bureau politique du RCD, une mesure destinée à refaire une virginité à cette formation historique qui a lutté pour l'indépendance et qui a été ensuite mise sous la coupe de Ben Ali. M. Kellal a échappé de justesse à la justice suisse en 1992, alors qu'il se faisait soigner dans ce pays, après la plainte d'un Tunisien pour «torture» à l'époque où il était ministre de l'Intérieur.