Craignant que leurs revendications pédagogiques soient occultées, les étudiants exigent la présence de leurs délégués aux débats, une condition sine qua non pour qu'ils appellent à l'arrêt de la grève. Alors que l'on s'acheminait vers le gel de la grève entamée il y a près d'un mois, les étudiants des grandes écoles viennent de créer la surprise en optant pour la poursuite de leur mouvement de protestation. En effet, réunis hier à Alger, les délégués de huit écoles ont, suite à l'examen des derniers développements par rapport à leurs revendications pédagogiques, décidé de maintenir la pression jusqu'à satisfaction de leurs nouvelles revendications. “Après de longues discussions et analyse des nouvelles données, nous avons décidé de poursuive la grève pour deux raisons principales : la non-implication des délégués des étudiants au niveau des débats des deux conférences, nationales et régionales, ainsi que le manque de garanties à même de rassurer les étudiants sur la prise en charge effective de leurs revendications pédagogiques”, nous dit l'un des délégués. Les raisons de ce revirement de dernière minute sont donc liées à la dernière note adressée par le ministère de l'Enseignement supérieur aux chefs d'établissement et directeurs d'école de formation supérieure sur l'ouvertures des débats autour des textes de loi devant régir les passerelles et correspondances entre le système classique et le LMD. La fiche technique jointe à la note énumère le planning de ces débats et les participants à différents niveaux. Conformément au planning de la tutelle, les discussions devaient commencer le 27 février au niveau des départements, en présence des délégués des étudiants. Une initiative saluée par les délégués des étudiants qui, au départ, s'acheminaient vers le gel de la grève. Or, il se trouve que sur le terrain, la réalité est tout autre. “D'abord, la date du lancement des débats n'a pas été respectée. Ils n'ont pas encore lieu, alors qu'ils étaient prévus pour le 27 février. Au niveau de l'école polytechnique, les rencontres sont programmées pour mercredi, et pour une heure et demie de temps uniquement”, nous dit un délégué de l'école polytechnique. Et de s'interroger : “Que peut-on dire ou faire en une heure et demie ?” Les étudiants sont unanimes à croire que seuls leurs délégués peuvent défendre bec et ongles leurs revendications. Les directeurs d'école qui prendront part aux discussions risquent de faire des concessions et ne pourraient défendre convenablement les demandes des étudiants. “Certains nous l'ont dit clairement”, révèlent des délégués. Pour cette raison, ils exigent “des garanties écrites pour la prise en charge effective de leurs doléances”. Ils réclament également d'être présents à tous les niveaux des débats, y compris les derniers et plus importants, à savoir “l'examen des propositions et rapports sanctionnant les différentes étapes et l'élaboration des textes réglementaires prévus lors des discussions au sein des conférences nationale et régionale”. C'est la condition sine qua non pour appeler à l'arrêt de la grève. Une demande dans ce sens a été introduite, hier, au niveau de la tutelle et les directions des écoles.