Le département d'état américain a relevé, jeudi, que le gouvernement algérien engageait de gros efforts dans sa lutte contre la drogue, avec notamment une stratégie quinquennale de lutte contre ce fléau allant jusqu'à 2015. Le département d'état note que “le gouvernement algérien œuvre activement à résoudre le problème de la drogue avec l'augmentation des ressources consacrées à l'éducation, l'interdiction et le traitement, et ce bien que les efforts de ses forces de sécurité soient principalement axés sur la lutte contre le terrorisme”. Le rapport indique également que “l'Algérie est essentiellement un pays de transit pour les drogues illicites à destination de l'Europe. Le gros de la drogue transitant par l'Algérie se compose de cannabis d'origine marocaine (en particulier le cannabis et résine de haschish) et une quantité croissante de cocaïne sud-américaine et d'héroïne”. “La majeure partie de ces produits est transportée par voie maritime vers l'Europe, le reste passe en contrebande par voie terrestre à destination du Moyen-Orient”, écrit le rapport. “Le gouvernement algérien développe, de plus en plus, les moyens et les équipements pour le traitement de la toxicomanie, et compte installer cette année des structures de traitement ambulatoires de toxicomanes à travers toutes les régions du pays.” “L'Algérie a 6 000 km de frontières, principalement à travers de larges étendues du Sahara”, avec plusieurs pays notamment le Maroc, la Mauritanie, le Mali et le Niger, “rendant, donc, difficile pour les forces de sécurité algériennes de débusquer et d'arrêter les contrebandiers”, écrit le département d'état américain. à ce propos, ajoute-t-il, “les responsables algériens ont exprimé leur inquiétude sur les liens entre les membres d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et les contrebandiers dans cette région”. Par ailleurs, le département d'état américain indique que “la consommation de la drogue n'est généralement pas un problème important en Algérie, bien qu'elle soit en hausse”. “Le cannabis est la drogue la plus largement utilisée, mais il y a une faible, mais croissante, consommation de drogues dures comme la cocaïne et l'héroïne.” Le gouvernement algérien, soutient le département d'état américain, “a pris un certain nombre de mesures pour lutter contre le problème de la drogue, dont une augmentation des effectifs chargés de lutter contre ce fléau, une meilleure formation et l'acquisition d'équipements plus modernes”. Sur ce point, le rapport relève que “l'Algérie a élaboré une stratégie quinquennale 2011-2015 pour traiter plus efficacement le problème de la drogue”. Concernant le dispositif législatif, il souligne que “l'Algérie a des lois sévères contre les actes liés aux drogues illicites, avec des peines allant jusqu'à deux années pour la consommation de la drogue et de 10 à 20 ans pour trafic de drogue et de vente”. Rappelant que l'Algérie fait partie de la convention onusienne contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes de 1988, le département d'état américain observe que “la politique du gouvernement algérien en la matière n'encourage pas ou ne facilite pas la production illicite ou le transport de drogues illégales”. Il affirme également dans son rapport que “l'Algérie est dotée d'un appareil de sécurité important et compétent, endurci par près de deux décennies de lutte contre le terrorisme”. L'Algérie et les états-Unis, rappelle le rapport, “ont signé, en avril 2010, un traité mutuel d'assistance juridique (Malt) pour renforcer leur coopération dans le domaine judiciaire et la lutte contre la criminalité”.