En grève depuis le 9 février, les étudiants de l'Ecole supérieure du commerce d'Alger, qui ont préféré mener leur contestation en solo, durcissent leur mouvement et font fi des menaces et autres intimidations de l'administration. Convoqués par cette dernière pour les examens du premier semestre, à partir d'aujourd'hui jusqu'au 16 mars, les étudiants ont décidé de boycotter ces examens et de poursuivre leur grève. “Nous ne pouvons reprendre tant qu'il n'y a rien de concret. Nous allons attendre l'adoption des textes réglementaires au niveau de la conférence nationale, prévue le 27 mars selon le planning de la tutelle, pour décider de la suite de notre action”, nous dit le délégué des étudiants. Partagés entre opposants et partisans du maintien du mouvement de grève, après l'abrogation du décret présidentiel 10-135, les étudiants de l'ESC n'ont pas trouvé mieux pour se départager que d'organiser un vote à bulletins secrets au sein de leur établissement. “Toutes les dispositions ont été prises pour garantir le bon déroulement du vote. C'était un vote démocratique. Et finalement, les partisans de la poursuite de la grève étaient majoritaires, nous avons donc suivi le choix de cette majorité”, poursuit le même délégué. Selon ce dernier, “l'administration a essayé de nous raisonner puis a brandi la menace de l'année blanche. Mais, qu'à cela ne tienne, nous sommes prêts à aller vers une année blanche que de reprendre les cours sans être fixés officiellement et par écrit sur notre avenir”. Les étudiants comptent aller jusqu'au bout car “personne ne pourra nous défendre. C'est nous qui devons décider de notre sort”. En lançant leur mouvement de contestation quelques jours après celui des grandes écoles, pour dénoncer les modifications introduites en décembre dernier dans le décret présidentiel 10-135, les 2 000 étudiants de l'Ecole supérieure du commerce avaient adressé au ministre de l'Enseignement supérieur une plate-forme de revendications pédagogiques. La principale est le maintien du système classique au sein de l'école, le maintien du magistère jusqu'à extinction des promos du système classique et l'ouverture du mastère pour ces mêmes étudiants avec des conditions moins contraignantes, non-alignement magistère-mastère et le maintien des conditions d'accès aux concours de recrutement au sein des universités pour les titulaires de magistère sans qu'ils soient contraints de s'inscrire en études doctorales.