Les Fonds d'investissement financeront aussi bien les créations d'entreprises que les opérations d'extension d'activités des entreprises existantes. La Banque extérieure d'Algérie (BEA) s'est vu confier la gestion, pour le compte du Trésor public, donc de l'Etat, les fonds d'investissement de dix wilayas, à savoir Tizi Ouzou, Djelfa, M'sila, Bordj Bou-Arréridj, Saïda, Tissemsilt, Chlef, El-Oued, Ghardaïa et Laghouat, dotés d'un milliard de DA chacun. C'est ce qu'a annoncé, jeudi, Kessasra Saïd, directeur général-adjoint chargé du commercial, lors d'une conférence de presse organisée à l'Ecole de formation de la banque à Alger. “En attendant la mise en place de la filiale capitale investissement, en cours de création, c'est la banque avec ses structures internes qui prendra en charge l'opération d'accompagner les jeunes entrepreneurs dans les différentes phases de la vie de l'entreprise”, a indiqué Kessasra Saïd, précisant que les entreprises illégales à ce dispositif doivent revêtir la forme de société qui permet l'ouverture du capital. Les dix fonds d'investissement de wilaya, dont la gestion a été confiée à la BEA, seront opérationnels début avril 2011. En attendant, la banque compte mettre à profit ce mois de mars pour sillonner les wilayas concernées afin d'expliquer aux jeunes porteurs de projets, aux opérateurs économiques et tous les organismes et institutions locaux intervenant dans le secteur de la PME, les modalités de fonctionnement de ce nouveau mode de financement d'entreprise. La banque a déjà tracé un calendrier. La première visite est programmée pour mardi prochain dans la wilaya de Laghouat. Ces rencontres seront aussi l'occasion de détecter, éventuellement, les projets “intéressants, à valeur ajoutée, qui permettent la création de richesses et d'emplois”. “La banque s'est organisée en conséquence, une structure, dédiée a été créée pour faire face aux demandes futures”, a souligné Kessasra Saïd, expliquant que “la banque sera plus proche des promoteurs et des porteurs de projets”. Contrairement au financement classique où c'est le promoteur qui sollicite une banque pour un crédit qui, généralement, s'accompagne d'exigence de garanties parfois lourdes, dans ce mode de financement, c'est la banque, à travers le fonds d'investissement, qui choisit le projet qu'elle souhaite accompagner, en prenant le risque de prise de participation dans le capital de l'entreprise. La banque s'appuie non pas sur les garanties classiques, mais plutôt sur les qualités managériales, la maîtrise du secteur d'activité, avec tout ce que cela sous-entend comme règles de bonne gouvernance. Les fonds d'investissement financeront aussi bien les créations d'entreprises que les opérations d'extension d'activités des entreprises existantes. Aussi, le fonds d'investissement interviendra à hauteur de 49%, niveau maximum, dans le capital de la PME. Dans tous les cas, l'apport financier ne doit pas dépasser 5% du montant à chaque wilaya. En d'autres termes, l'apport de la banque est fixé à un seuil maximum de 50 millions de DA par projet. “Au cas où un projet nécessiterait un montant supérieur au seuil maximum fixé, une dérogation est demandée à la tutelle”, explique Kessasra Saïd, précisant que les projets à financer seront sélectionnés par le fonds d'investissement, géré par la BEA, sur la base d'un business plan élaboré par le promoteur. Le traitement des dossiers “ne va pas excéder un mois”, entre le dépôt de la demande et la décision. Les projets seront néanmoins soumis à la tutelle pour être validés. Le capital investissement est une activité financière consistant pour un investisseur à entrer au capital de sociétés qui ont besoin de capitaux. Les investisseurs en capital ont pour objectif la réalisation, par la cession ou la vente de leur part, à plus ou moins long terme, de plus-value. Dans ce cadre, le directeur général adjoint, chargé du commercial, évoque plusieurs scénarios de sortie. Il cite, entre autres, la cession complète ou partielle des actions du fonds au profit des fondateurs de la société ou autres, l'introduction en Bourse ou la cession pour un autre “capital risqueur”. Ras El-Mel Investissement Algérie, une filiale Capital Investissement Le processus de création d'une filiale de capital investissement est en cours d'achèvement, indique le directeur de crédit de la BEA. “La signature du pacte d'actionnariat est imminent”, a-t-il annoncé. “Nous avons obtenu l'accord du Conseil national d'investissement et du ministère de tutelle”, a-t-il ajouté. Ras El-Mel Investissement Algérie, doté d'un capital d'environ 5 millions d'euros, sera lancée en partenariat avec le groupe bancaire portugais Banco Espirito Santo et un fonds d'investissement français. Une fois opérationnelle, les fonds d'investissement de wilaya seront gérés par Ras El-Mel Investissement Algérie.