Un habitant du quartier de Salembier, présent à la réunion, assure que beaucoup de baltaguia ont reçu des sommes de 4 000 DA et d'autres des promesses de logement pour aller “agresser Saïd Sadi et crier RCD hizb frança”. Guère découragée par le sort réservé par les autorités, samedi à Alger, à ses trois marches, la Coordination pour le changement et la démocratie (CNCD) ne renonce pas à l'idée de manifester dans la capitale. à l'issue d'une réunion de plus de deux heures, hier au siège du Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD), à Alger, les membres de la Coordination se sont mis d'accord pour organiser une marche, à Alger, samedi prochain. Comme celle du 12 février, elle démarrera de la place du 1er-Mai vers la place des Martyrs. Pour les membres de la CNCD, le bilan des précédentes actions est globalement positif même s'ils ont convenu de l'existence de certaines carences organisationnelles. “C'est un miracle que de rester cinq minutes sur place dans un environnement aussi hostile”, relève une militante du PLD. “Personnellement, je suis satisfait de la mobilisation de samedi. Ma conviction est que ce qui fait peur au pouvoir, ce n'est pas la marche, mais la coordination qui se présente comme alternative”, estime Moulay Chentouf, responsable de ce parti. “Nous devons mieux affiner notre tactique et notre stratégie pour réussir nos actions à venir”, a soutenu un représentant des étudiants des wilayas du centre du pays. Agression subie par Saïd Sadi oblige, le phénomène des baltaguia a été longuement discuté et l'idée de se faire protéger contre des jeunes désœuvrés s'est imposée. “à Aïn Benian, nous avons parlé avec leurs familles. On les a averties que la prochaine fois, on ne se laissera pas faire”, assure Hamid Farhi, du Mouvement citoyen. “Il est hors de question qu'on redescende dans la rue pour se faire taper dessus. Nous devons trouver un moyen pour nous protéger”, s'écrie Omar Abed, victime de l'affaire de la banque Khalifa. Un habitant du quartier de Salembier, présent à la réunion, assure que beaucoup de baltaguia ont reçu des sommes de 4 000 DA et d'autres des promesses de logement pour aller “agresser Saïd Sadi et crier RCD hizb frança”. “Celui qui est venu agresser Sadi avec un couteau est un policier en civil”, accuse un autre intervenant présent au moment de l'agression. “Nous devons continuer à marcher, mais nous devons savoir que la police deviendra de plus en plus répressive. Nos jeunes doivent être en ordre de bataille pour défendre les femmes, les jeunes filles mais aussi les hommes politiques”, plaide Me Ali Yahia. Présent à la réunion, Saïd Sadi est du même avis qu' Ali Yahia Abdenour, à savoir que la police se fera plus répressive à l'avenir. Son analyse : “Pour l'instant, la répression est triple : la désinformation à laquelle s'adonnent 98% de la presse algérienne qui a sombré dans un déchaînement de violence qui confine à un appel au meurtre. Les deux autres tenailles de la machine répressive, ce sont la police et les baltaguia.” Sur proposition de Me Ali Yahia Abdenour, président d'honneur de la Laddh, d'autres marches seront organisées au niveau national le 19 mars prochain, anniversaire du cessez-le feu entre le GPRA et le gouvernement français, pour réaliser la “décolonisation interne”. Autre décision prise : investir, dès aujourd'hui, les quartiers d'Alger pour mener un travail de sensibilisation auprès des citoyens. Des affichettes seront distribuées et l'idée de rédiger une déclaration destinée au peuple algérien pour lui expliquer le combat de la CNCD est aussi retenue.