Un nouveau mouvement de jeunes vient de voir le jour. Il s'agit du MJIC, Mouvement des jeunes indépendants pour le changement. Pour l'annonce de sa création, quelques membres de ce groupe ont organisé une conférence de presse, hier, à Alger-centre, dans un appartement improvisée en QG “provisoirement”, comme l'a indiqué l'un d'eux. Eux, ce sont des jeunes, organisés en collectifs en Algérie et à l'étranger, “dont le nombre dépasse les 160, dont 50% sont des étudiants”, a affirmé l'un des quatre conférenciers, Abdou Bendjoudi. Voulant expliquer la démarche du MJIC “qui existe depuis deux mois et demi”, Abdou, 26 ans, a tenu à préciser que “les membres du mouvement se sont mis d'accord sur un idéal, qui est la rupture totale avec ce régime”. Tout au long de l'heure qu'a duré la conférence, le quatuor s'est attelé à développer les “griefs” à l'encontre du pouvoir accusé “de mépriser les jeunes” et d'avoir échoué “dans toutes les politiques depuis presque 50 ans”. “Arrêtez de nous faire croire qu'il n'y a pas d'alternative à ce régime”, insiste Abdou Bendjoudi qui ajoute : “si on ne s'occupe pas de la politique, la politique s'occupera de nous”. D'où, selon lui et les autres membres du MJIC, la nécessité d'appeler “tous les jeunes Algériens soucieux de l'avenir du pays à nous rejoindre”, en vue, comme l'affirme Karim Yamoun, 23 ans, étudiant en économie, “de fédérer les étudiants, les chômeurs, les fonctionnaires, les agriculteurs, les femmes et toutes les catégories sociales en lutte”. Pour Sofiane Baroudi, 21 ans, qui se définit comme “étudiant militant”, le MJIC ne court pas derrière un projet de société “mais pour un projet de front commun” qui devrait “réunir toutes les sensibilités politiques” pour “une révolution pacifique”. Même discours chez Makhlouf Aït Ziane, 29 ans, journaliste : “nous soutenons tous les mouvements de protestation”, indique-t-il, en déclarant que “le changement qu'on demande ne peut pas venir du régime”.