Une bonification des taux d'intérêts de 3 ans est actuellement en négociation entre le ministère et la Badr. Les nouveaux dispositifs de financement de l'agriculture seront opérationnels d'ici à la fin du mois en cours. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural (Madr) bouclera dans ce cadre ses discussions avec la Badr vers la fin mars. Les deux partenaires arrêteront, d'un commun accord, toutes les démarches et autres procédures pour l'octroi de prêts bancaires que le ministre, M. Rachid BenaIssa, appelle “crédits du défi”. La tutelle offre la possibilité aux opérateurs économiques qui projettent de créer de nouvelles exploitations agricoles et/ou d'élevage de bénéficier de crédits à des taux d'intérêts bonifiés. La durée de cette bonification est, d'ailleurs, au centre des négociations entre le Madr et la Badr. Elle sera fixée à 2 ans ou 3 ans. Passé cette période, le débiteur commencera à payer les intérêts à un taux de 1%. Celui-ci sera de 3% au bout de la 5e année d'obtention du prêt. Après 7 ans, le paiement de la totalité des agios est exigé. Tous ces avantages accordés par le Madr reflètent, en fait, son intérêt pour la création de nouvelles exploitations et l'élargissement de la base de la production agricole. Ce qui constitue l'un des objectifs fondamentaux de la politique du renouveau agricole. D'autres mesures incitatives viennent ainsi s'ajouter à des dispositifs déjà en place depuis plusieurs années. Le but premier, explique M. Benaïssa, c'est de revivifier les terres restées pendant longtemps inexploitées sur lesquelles il est prévu la création de nouvelles exploitations agricoles et d'élevage. Plus de 20 000 exploitations verront le jour très prochainement selon le programme tracé. À moyen terme, ce chiffre sera porté à 100 000 unités de différentes superficies qui seront implantées essentiellement dans les régions des Hauts-Plateaux et le Sud. Celles-ci seront exonérées du paiement de la redevance liée à la concession des terres du domaine privé de l'Etat sur une période de 10 années. 300 000 emplois/an attendus Quant aux propriétaires de terres inexploitées, attestant de leur propriété, qui ont identifié un projet de développement de leur patrimoine, ils devront s'inscrire auprès de l'Office national des terres agricoles (Onta). Cet organisme validera leur projet et suivant un cahier des charges, ils peuvent bénéficier d'un crédit bonifié à concurrence de 1 million de DA/hectare. Néanmoins, le contrat de concession est devenu hypothécable. Autre nouveauté : la mise en place d'un crédit fédératif. Il s'agit d'un nouveau produit de financement des activités agricoles, agro-industrielles et d'élevage. Il consiste à mettre à la disposition des opérateurs économiques privés et publics des moyens financiers adaptés à leur cycle de production pour la réalisation de leurs objectifs. Autrement dit, ces opérateurs (agro-dustriels) bénéficieront de prêts bonifiés et accorderont à leur tour des crédits fournisseurs à des agriculteurs et des éleveurs, organisés en réseaux professionnels suivant les filières. Selon les prévisions du Madr, l'ensemble de ces mesures et dispositifs pourront créer 150 000 postes d'emplois/an qui s'ajouteront aux 150 000 autres que créent annuellement les multiples programmes, prévus par la politique du renouveau agricole. Ce qui porte le nombre à 300 000 emplois/an dédiés en priorité aux jeunes ayant une formation ou jouissant d'une qualification en matière d'agriculture et de développement rural. Pour réaliser un tel objectif, M. Benaïssa, compte beaucoup sur les conseillers chargés, au niveau local, de la vulgarisation et de l'explication de la politique agricole prônée par le gouvernement qui, selon lui, traverse en ce moment une phase décisive…