Photo: Horizons. La Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR) se dit prête à dégager les montants nécessaires pour la mise en œuvre des dernières mesures d'accompagnement pour la création de nouvelles exploitations agricoles décidées par le conseil des ministres. Son président directeur général, Boualem Djebbara, a souligné que le montant du crédit que compte mobiliser son institution financière atteindra les 200 milliards de dinars. « Il s'agit de crédit d'investissement pour la création de 20 000 nouvelles exploitations agricoles sur une surface allant de 200 000 à 300 000 hectares à raison d'un million de dinars par hectare ». D'après lui, ce montant est extensible selon le nombre de projets à réaliser. Invité, jeudi par la radio chaîne III, le PDG de la BADR a indiqué que d'autres mesures seront prises en charge, mettant l'accent sur celles qui consistent en la bonification des taux d'intérêt, l'octroi des crédits fédératifs et la mise en place d'un dispositif de garantie. Ces dernières mesures «mettent en synergie les opérateurs économiques et les investisseurs dans le secteur agricole». Il a fait savoir dans ce sens que la Badr a entamé la mise en œuvre en compagnie de la caisse de garantie de crédits à la PME, laquelle est chargée de gérer ce nouveau Fonds pour le compte de l'Etat en vue de définir les procédures d'application en se basant sur un cahier de charges qui déterminera la nature des crédits qui seront concernés par cette garantie. Il précisera, dans le même sillage, que c'est aux pouvoirs publics de fixer les critères d'éligibilité dans la mesure où il est prévu l'attribution de crédits à l'investissement et des crédits d'exploitation. Il revient également au ministère de l'Agriculture et du Développement rural de définir le fonctionnement et les missions du Fonds de garanti qui, pour l'intervenant, constitue «une opportunité car il permet l'accès au financement ». Il est également question de fixer le niveau du taux bonifié dans la mesure où ce dernier sera variable, précise le PDG de la BADR, selon la nature de l'investissement, la priorité du projet, entre autres. Sur la lancée, il a fait savoir que tous ces dossiers seront mis sur la table du conseil interministériel prévu pour ce lundi. Du coup, il a tenu à préciser que « les propriétés privées ne seront pas exclues des crédits bancaires, la bonification des taux d'intérêt et le dispositif de garantie ». A la question de savoir quand la BADR commencera à attribuer les crédits bonifiés, il a rappelé que pour ce qui est des crédits agricoles, ils sont déjà effectifs. Pour ce qui est des nouvelles mesures, il a fait savoir que « dès lors où les exploitations sont définies et les investisseurs retenus, ces derniers pourront alors se présenter à la BADR». Il va sans dire également que toutes les filières et activités agricoles allant de l'exploitation à l'achat des matériaux seront accompagnées par la BADR. A ce sujet, il a rassuré que « la production, la mécanisation et l'irrigation ainsi que les campagnes de moissons-battages seront prises en charge». Constituant pour cet établissement financier une priorité et une filière « stratégique », la céréaliculture a bénéficié en 2010 d'un accompagnement d'une valeur de 50 milliards de dinars sous forme de crédits de campagne à la fois aux agriculteurs et à l'OAIC en plus des cinq milliards de dinars alloués à la mécanisation de la filière. Concernant le système de financement fédératif, M. Djebbara a expliqué que ce mécanisme consiste à allouer des crédits aux opérateurs tels les laiteries, les transformateurs de tomate, les abattoirs de volailles et autres. « C'est l'opérateur lui-même qui accorde des préfinancements à l'agriculteur contre un financement qu'il aura auprès de la banque. Le crédit dont il bénéficie lui permettra de préfinancer l'agriculteur ou l'éleveur .»