Des réponses évasives et des promesses verbales qui n'ont pas rassuré les étudiants qui ont décidé de maintenir la pression en poursuivant le mouvement de grève et en lançant des débats avec le doyen de la faculté de médecine. Après deux jours de grève, les étudiants du département de pharmacie de l'université d'Alger qui, à leur tour, ont assiégé mercredi après-midi la tutelle, ont été reçus par des responsables au ministère de l'Enseignement supérieur. Les négociations entre les représentants des étudiants et ces responsables se sont étalées sur de longues heures mais sans pour autant aboutir à un engagement concret. Selon les délégués reçus par le directeur central et le conseiller du ministre, ces derniers “ont jugé nos doléances plus que légitimes pour l'amélioration des conditions de formation et le développement de la pharmacie en Algérie.” Les deux responsables se sont trouvés une bonne dérobade en renvoyant les étudiants vers le débat sur le système classique et le LMD, prévu entre le 27 février et le 27 mars prochain. “Vous pourrez faire toutes vos propositions aux responsables du département et aux enseignants”, leur a-t-on dit afin de les rassurer. En abordant la revendication relative à la qualité de la formation et de la postgraduation, les deux responsables au département de Harraoubia n'ont pas trouvé mieux que de renvoyer la balle au département de pharmacie. “Ce point est du ressort du département pharmacie qui a l'entière responsabilité d'assurer aux étudiants une formation de qualité et les différents stages requis.” Pour ce qui est du statut et du titre de pharmacien, la réponse a été encore plus évasive : “Ce sera discuté prochainement lors des assises sur la pharmacie.” Concernant la demande des étudiants en vue de la création d'une faculté de pharmacie, les deux responsables ont rétorqué : “Cette revendication est déjà prise en charge et se concrétisera par la création de la faculté des sciences médicales de Ben Aknoun regroupant trois facultés : médecine, pharmacie et chirurgie dentaire”. Trois heures de débat et de négociations au sein d'une institution officielle n'ont pas incité les responsables à signer un PV de réunion avec les délégués des étudiants en pharmacie. Lorsque les délégués demandent un écrit pour donner plus de crédibilité à cette réunion, notamment pour servir de preuve face aux camarades, les mêmes responsables soutiennent : “Il nous est impossible dans l'immédiat de répondre favorablement à cette demande. Mais rassurez-vous, toutes vos doléances seront transmises au ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.” Jeudi, les délégués ont convoqué une assemblée générale pour informer les étudiants du département de pharmacie des derniers développements. Tous étaient unanimes à dire que la grève reste le meilleur moyen de faire pression en attendant de voir à quoi aboutiront les débats engagés par la tutelle.