Après une ouverture festive, le 8 mars dernier, la compétition a été lancée, où certaines troupes s'y sont démarquées. Après le discours inaugural prononcé par Ali Braoui, directeur du Théâtre régional Azzeddine-Medjoubi de Annaba, dans lequel il a mis en exergue l'évolution de cette manifestation depuis son institutionnalisation jusqu'à nos jours, la troupe Thiziri a présenté la pièce El-Mouhandissa et El-Ambrator. Appartenant au théâtre de l'absurde, la pièce met en scène deux personnages et raconte l'histoire d'un rescapé d'un crash d'avion qui se trouve sur une île déserte. Il fait la rencontre d'une jeune fille sauvage et tente d'engager avec elle une discussion. Durant les deux jours de son séjour sur l'île, le rescapé lui parle de son monde civilisé et de ses beautés sans qu'il lui parle de ses monstruosités et ses injustices. Subjuguée et fascinée par les merveilles dont il lui parle, elle décide de partir vers ce jardin d'Eden en lui construisant une barque pour s'embarquer et gagner l'autre rive. Le sujet de la pièce offre une réflexion qui allie dans un registre mi-comique, mi-sérieux des inquiétudes et des sentiments de l'être humain. Les personnages de la pièce sont des êtres à la recherche d'un monde meilleur. C'est un texte fort d'une grande qualité et avec de nombreuses répliques qui nous laisse méditatif, même si l'ennui nous gagne parfois, du fait de la lourdeur des actions et de l'absence d'intrigue. Ce qui est naturellement le propre du théâtre de l'absurde. Parfois, ce sont les détails qui dérangent puisque ne permettant pas une compréhension de la pièce. “Les comédiens respectent l'action et le motif de l'action. C'est une troupe théâtrale très connue à travers le pays. Elle évolue d'une manière continue et nous lui souhaitons la réussite”, nous confie le docteur Noureddine Amroune, de l'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l'audiovisuel (Ismas) de Borj El-Kiffan, à la fin de la représentation de la pièce El-Borj de l'Association de création artistique et de la diffusion de la ville de Batna. La pièce, puisée du texte Une nuit dans le château de Babel de l'écrivain irakien Abdelmadjid El-Mokrani, et mise en scène par Ferroudji Mabrouk, débute par l'apparition d'un capitaine qui vient d'informer son roi des fissures apparues sur les murs du château, qui symbolisent les problèmes de la monarchie ou du pouvoir absolu. Le roi, insoucieux dans un premier temps, renvoie son capitaine, mais devant la rumeur et les informations persistantes de la population et des notables de la ville, il fait appel à son sorcier. Ce dernier, au lieu de lui conseiller de colmater les fissures et de redresser la situation, lui conseille de ne pas intervenir et dans le cas où le château s'écroulerait, qu'il déclare à son peuple que c'est lui qui l'a détruit. La pièce El-Borj mêle le tragique et le comique. Elle est divertissante et distractive, et le public l'a bien appréciée. La mise en scène nous propose une lecture simple de la pièce. Les personnages ont été interprétés par Djamel Mezaache (le roi), Azzeddine ben Amor (le sorcier), Hamid Merzoug (double rôle: le capitaine de la garde et le notable), et Ali Sâadi (le servant et le menuisier). Zawedj El-Djamaâ (le mariage collectif) de l'Association du théâtre de Tadmaït a également été présentée. La pièce soulève les thèmes de l'analphabétisme, l'avilissement de la femme et le problème du mariage et vient en tribune pour lancer un appel à l'émancipation de la femme et la sauver des griffes de la misère et de la dépravation des mœurs. La pièce comme son intitulé l'indique dénonce les tabous et loue le mariage collectif.