Le rassemblement, mardi matin, de dizaines de chômeurs et de mères de famille demandant des logements devant le siège de la wilaya de Laghouat s'est transformé en échauffourées entre les manifestants et les policiers antiémeutes. Après avoir fermé le siège de l'agence locale de l'emploi et empêché les employés à rejoindre leurs postes de travail, les protestataires déchaînés ont exigé la présence du wali pour lui demander la mise en place d'une commission d'enquête qui fera toute la lumière sur les critères de recrutement qu'ils estiment injustes. Pour rencontrer le wali, les manifestants ont tenté en vain de pénétrer par force dans l'enceinte de la wilaya, mais les policiers antiémeutes, qui ont utilisé les bombes lacrymogènes, les ont dispersés par la force. Devant l'autisme affiché par les pouvoirs publics et les élus, les manifestants ont bloqué la route menant vers le centre-ville de Laghouat. Ce qui a perturbé pendant plusieurs heures, la circulation automobiliste. En sus de plusieurs blessés déplorés parmi les manifestants, F. B., mère de deux enfants, a vécu un 8 mars particulier que personne n'oubliera. Etouffée par les gaz lacrymogènes et brutalisée par des policiers antiémeutes, elle a été admise dans le service des urgences de l'hôpital Ahmida-Ben-Adjila. Selon des manifestants, la victime “a reçu plusieurs coups à l'épaule et au dos en ce 8 mars, Journée mondiale de la femme''. C'est une scène qui a choqué la population de Laghouat, paisible chef-lieu de wilaya distant d'environ 400 km au sud d'Alger.