La tension était à son comble, mercredi matin, à l'école d'architecture de l'USTO, suite à l'agression de trois étudiantes, en grève, et qui observaient avec leurs camarades le blocus du campus. En effet, sur place, nous avons trouvé de jeunes étudiantes au comble de l'émotion, apeurée et en larmes, à leur côté des camarades garçons qui les entouraient. “Cela fait un mois que nous sommes en grève. Dimanche, on avait expliqué aux étudiants de LMD que nous allions poursuivre la grève et fermer la faculté. Ce matin, ils sont venus à plusieurs pour nous jeter à terre et frapper alors que nous étions assises sur une table !” raconte Amel, les yeux encore larmoyants. Les étudiants qui les ont ainsi agressés sont un petit groupe inscrit en LMD, nous explique-t-on encore, mais le plus grave, ce sont les accusations ciblant un responsable de l'université. Ce dernier a été désigné par les étudiants grévistes comme étant la personne qui a tout fait pour envenimer la situation, allant même jusqu'à dresser les étudiants non grévistes contre les grévistes avec tous les risques qui en découlent. “Il est venu et a expliqué à ceux qui inscrits en LMD que c'est la faute aux étudiants du système classique si leur mastère a été dégradé.” Les étudiantes agressées ont été également menacées verbalement par leurs agresseurs. Au moment où nous avons pris attache avec l'administration de l'USTO, nos interlocuteurs nous ont affirmé n'avoir pas pris connaissance des incidents, ajoutant que le doyen serait appelé pour clarifier la situation. “Si ces faits sont avérés, cela est grave.” Le vice-recteur à la pédagogie reconnaît que la situation reste quelque peu confuse pour les étudiants depuis l'annulation du décret, et que l'absence de communication et d'informations claires n'a pas aidé à apaiser les appréhensions et craintes des étudiants. Par ailleurs, si à l'USTO, seul le département d'architecture reste en grève, ailleurs, sur les autres campus, le mouvement de protestation s'enlise avec les étudiants de pharmacie, ceux de chirurgie dentaire qui sont en grève et observent des sit-in, de même qu'à l'IGCMO, sans compter ceux des instituts de maintenance industrielle et de télécommunication.