Contrairement à ce qui se fait dans d'autres wilayas et daïras, la prise en charge des handicapés à In Salah est une brèche d'une réelle défaillance, particulièrement en ce qui concerne la réinsertion professionnelle. Ces derniers n'ont bénéficié d'aucun dispositif de recrutement ou d'embauche nonobstant leur nombre non moins important. Les différentes décisions prises par le président de la République, lors du dernier Conseil des ministres, semblent ne pas toucher les personnes handicapées de la daïra d'In Salah, située à 690 km du chef-lieu de wilaya de Tamanrasset, qui sonnent le tocsin face au désespoir et à la marginalisation. Le manque d'infrastructures et de mesures incitatives pour leur prise en charge n'a fait qu'accentuer leur calvaire et rendre leur vie, dans cette contrée lointaine plus que cauchemardesque. Les trains de développement ayant traversé cette localité n'ont, semble-t-il, pas apaisé leurs souffrances et amertumes. Ils ne savent plus où donner de la tête. “Le handicapé souffre le martyre pour survivre dans cette localité du grand Sud. Nos revendications les plus légitimes ne sont point au centre des intérêts des autorités. Ils se rappellent de nous lors de la célébration de la Journée nationale et mondiale du handicapé.” Contrairement à ce qui se fait dans d'autres wilayas et daïras, la prise en charge des handicapés à In Salah est une brèche d'une réelle défaillance, particulièrement en ce qui concerne la réinsertion professionnelle. Les handicapés n'ont bénéficié d'aucun dispositif de recrutement ou d'embauche nonobstant leur nombre non moins important. Idem pour les artisans qui ont eu recours à l'Agence nationale de gestion des micro-crédits dont les dossiers ont été rejetés à défaut de qualification. “Où est la place du handicapé dans le programme d'emploi lancé par le gouvernement ?”, s'interroge Batrouchi Aïcha, présidente de l'association de revendication et de défense des droits du handicapé à In Salah. Après douze ans de combat, elle voit de ces lignes l'ultime missive adressée aux autorités locales qui font toujours la sourde oreille et pis encore laissent cette frange de la société s'engouffrer dans un labyrinthe de bureaucratie, notamment pour ce qui est du dossier à fournir pour obtenir ou renouveler son appareil ou son fauteuil roulant. “Les lenteurs administratives sont récurrentes, particulièrement pour se faire délivrer une prise en charge financière par la Cnas, nous garantissant l'acquisition d'un appareil. C'est dire que l'administration locale nous voit d'un œil minuscule affirmant davantage le paradoxe existant entre les chiffres avancés par l'Etat quant à la prise en charge des handicapés et l'amère réalité de leur quotidien”, conclut-elle, dépitée.