Abdelouahab n'hésite pas à hausser le ton pour pousser encore plus ses protégés à se transcender. Le technicien à la réputation bien établie, venu au sein des Rouge et Noir à la fin l'intersaison pour parer au départ de Aït-Djoudi, sait mieux que quiconque que son équipe est toute proche d'une qualification historique en demi-finale de la Champion's League d'Afrique. L'homme au tempérament hargneux ne veut surtout pas rester en rade après avoir remonté une pente immense au classement général du groupe B. Le rendez-vous de demain, prévu à partir de 15h 30 au temple du 5-Juillet face à la formation angolaise de l'Aviaçao offre, en effet, une opportunité certaine aux Usmistes de figurer dans le gotha du football africain à condition bien sûr de le gagner. À coups de duels acharnés entre les éléments de l'équipe, le coach s'efforce à reproduire, à l'entraînement les conditions de la confrontation mettant encore une fois l'accent sur ce qui a fait, jusque-là, la force de l'USMA, à savoir la pugnacité dans le jeu et la rapidité d'exécution. À chaque égarement, Abdelouahab rebondit de son banc pour rectifier sèchement le tir. “Pour gagner ce genre de match il faut être très présent et très appliqué sur le terrain. Les joueurs de l'Aviaçao, que j'ai longuement supervisé sont loin d'être des bras cassés. Ce sont de fins techniciens capables de dérouter comme ils l'ont si bien fait face à l'Espérance de Tunis en dépit de la courte défaite”, martèle-t-il sans cesse comme pour avertir ses éléments contre tout excès de confiance et surtout contre cette fâcheuse tendance à vouloir vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. D'un geste appuyé, Abdelouaheb veille au grain et insiste sur cette rigueur qui sera certainement déterminante le jour J. "Je sais pertinemment que nous allons souffrir face à l'Aviaçao. Il va falloir puiser aux fonds des tripes cette victoire nécessaire. C'est bien plus qu'une question de détermination, c'est de la bravoure qu'il faudra vendredi. C'est pour cela que je répète aux joueurs que ce sera dur, très dur”, confie le patron des Rouge et Noir dans un discours où la vigilance côtoie la détermination de ne pas laisser filer sa chance après tant de peine et de doute. Les qualités de l'Aviaçao sont disséquées, analysées et surtout, mises à profit pour concoter le plan de bataille qui est aujourd'hui, répété avec la plus grande attention. “Nous avons notre plan, c'est à nous de trouver les solutions adéquates mais n'espérez surtout pas que je le dévoile…”, enchaîne un coach sûr de sa “recette” mais qui répète à qui veut bien l'entendre qu'un joueur averti en vaut deux. Fini la séance d'entraînement, le groupe se réfugie au quartier général depuis hier à l'hôtel Mercure, loin de la pression des supporters. Demain sera un jour de vérité ! S. B. Rappel des récompenses financières La Ligue africaine des clubs champions est dotée d'une prime globale de 3,55 millions de dollars, dont 950 000 seront empochés par le vainqueur de l'épreuve, et 50 000 dollars pour sa fédération nationale. Le finaliste touchera 665 000 dollars et 35 000 iront à sa fédération. Les demi-finalistes toucheront 427 500 dollars chacun, alors que la quote-part de leurs fédérations est de 22 500 dollars. Le 3e classé empochera 261 250 dollars et sa fédération nationale 13 750 dollars. Enfin, le club classé 4e de l'épreuve se contentera de 190 000 dollars et sa fédération nationale 10 000.