Les perturbations au niveau des bureaux de poste continuent de plus belle, notamment avec le problème de manque de liquidités qui s'aggrave au grand dam des citoyens qui ne savent plus quoi en penser. La poste perd de sa crédibilité et ne compterait que peu de clients si ce n'est les travailleurs de la Fonction publique et autres détenteurs de comptes CCP tels que les retraités ou les policiers qui sont obligés de retirer leurs salaires auprès de cette institution qui compte plus de 11 millions de comptes. “Il faut étaler le payement des salaires”, a soutenu Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication en guise de solution à cette crise qui perdure depuis des mois et qui, de l'avis des citoyens, n'a pas lieu d'être. Outre les contacts permanents avec la banque centrale qui, selon le ministre, fait des efforts considérables, il y'a lieu de signaler qu'il est quand même aberrant que la personne passe des heures durant à faire la queue pour qu'on lui réponde, à la fin, qu'il n'y a pas d'argent ou pas assez (impossible de retirer plus de 20 000 DA dans certains bureaux de poste). Mais c'est justement là que réside le problème. Tout le monde demande son argent au même moment parce que le payement des salaires s'opère, à peu près, à la même période en plus des rappels qui ont été concédés aux policiers et autres. Des négociations sont en cours avec les secteurs de l'éducation nationale, de la Sûreté nationale et les Caisses de retraite pour examiner la possibilité d'espacer les versements des rémunérations afin d'atténuer la pression sur les bureaux de poste ; “plaidant” par ailleurs pour que les retraits des uns et des autres soient modérés. “De tout l'argent qui sort des postes, seuls 10 à 15% y reviennent et vont dans d'autres circuits tels que les banques et l'informel”, a-t-il indiqué. Un autre facteur qui ne fait que compliquer davantage cette crise qui, par ailleurs, lève le voile sur les défaillances du système financier en entier et l'absence de veille sur ce dossier épineux. Quoiqu'il en soit, la banque centrale ne peut pas continuer longtemps à faire fonctionner sa planche à billet au risque de provoquer l'inflation. Pour ce faire, le MPTIC réfléchit sur d'autres solutions et invite la Sonelgaz et les impôts à permettre à ce que les redevances soient payées au niveau des bureaux de poste. Il est prévu aussi le déploiement de terminaux auprès d'Air Algérie, AT et Mobilis ainsi que les hôtels, les agences de voyages, les restaurants et pourquoi pas les grandes surfaces pour amasser le plus de liquidités possible au profit de la poste. En attendant, Benhamadi continue à sillonner l'Algérie profonde pour s'enquérir de la situation qui prévaut et souvent elle n'est pas reluisante. Manque d'effectifs, bureaux de poste insuffisants dans certaines localités, faiblesse du débit, des zones non couvertes par les opérateurs de téléphonie mobile etc. M. Benhamadi écoute, enregistre, sanctionne, prend des mesures mais cela sera-t-il suffisant dans la mesure où souvent la coordination fait défaut entre les différents services d'une même entité ou encore entre AT et les autorités locales.