à la jeunesse, catégorie sociale la plus sensible, porteuse de revendications légitimes qui peuvent à tout moment se radicaliser, des réponses complémentaires ont été apportées par les Conseils des ministres tenus respectivement les 3 et 23 février 2011. Concomitamment aux nombreuses autres mesures prises, en matière notamment de soutien à l'investissement, d'accès au logement et de mise en valeur des terres agricoles, l'emploi des jeunes constitue sans conteste la priorité du moment pour les autorités. Ainsi, elles comptent “diligenter la finalisation des nouvelles mesures liées aux différents chantiers et dispositifs d'emploi des jeunes….”. La crainte de “l'effet dominos” provoqué par les protestations tunisiennes et égyptiennes et sous la pression des dernières émeutes qui ont agité la scène politique et sociale algérienne, le pouvoir tente d'anticiper sur l'éventuelle survenue de situation similaire.Comment peut-il en être autrement, alors que le taux de chômage est un indicateur significatif du niveau de développement et de croissance économique, condition sine qua non de la stabilité sociale dans chaque pays. En Algérie, la grande majorité de la population, qui a moins de 30 ans (70%), est la plus touchée par ce phénomène. Cette donnée sociologique, qui interpelle depuis longtemps déjà les pouvoirs publics, l'élite politique et la société en général, quant au traitement de la problématique de l'emploi des jeunes, prend, à l'évidence, dans le contexte régional actuel, un caractère crucial et urgent. Le seuil alarmant du taux de chômage a atteint une ampleur telle qu'il a fini par devenir une préoccupation nationale et constitue de fait l'une des priorités majeures et l'un des défis déterminants pour l'avenir et la stabilité du pays. Dans de pareilles conditions, il est aisé de deviner les considérations qui ont “remotivé” les dirigeants algériens à accélérer la mise en œuvre de l'ambitieux programme quinquennal qui s'est fixé un objectif de création de trois millions d'emplois à l'horizon 2014. Dans ce sillage, les lois de finance 2010 et 2011, axées notamment sur l'amélioration de la productivité de l'économie nationale, prévoient la création de 600 000 postes de travail/an en moyenne. Pour éviter de tomber dans le “scepticisme ambiant”, force est de reconnaître que les pouvoirs publics n'ont pas attendu ce qui se passe aujourd'hui chez nos voisins, pour avoir essayé de résoudre cette épineuse question, qui au demeurant, n'est pas propre à l'Algérie puisqu'elle n'épargne même pas les grandes puissances économiques mondiales. Pour autant, les différents dispositifs élaborés et mis en place ont-ils donné les résultats escomptés et ont-ils atteint les objectifs fixés ? Grande et à la fois complexe question s'il en est, d'autant que les statistiques fournies par les organismes publics sont souvent remises en cause par de nombreux spécialistes de l'emploi. Selon le rapport du Cnes, les actions de l'état en matière de poursuite des programmes de soutien à l'emploi initiées en 2009 ont permis de ramener le taux de chômage à 11% contre 11,3% en 2008. Par ailleurs, le même rapport nous apprend que 758 000 postes de travail ont été créés au courant du 1er semestre 2009 dominés essentiellement par des emplois d'attente. Pour sa part, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, lors de la présentation à la presse de la nouvelle stratégie de l'emploi, a indiqué que le nouveau dispositif cible trois catégories : les universitaires et les techniciens supérieurs du secteur de la formation professionnelle, les demandeurs justifiant d'un niveau secondaire et les demandeurs n'ayant aucune formation. à moyen terme, la nouvelle stratégie se traduira par la création de 400 000 postes de travail rémunérés ainsi qu'une augmentation du taux de recrutement de 12% actuellement, à 35% à l'horizon 2013. La nouvelle politique de l'emploi des jeunes est basée sur un dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (Diap) qui vise une résorption significative du taux de chômage (le ramener à environ 10%) ; le contrat de travail pour les jeunes assure aux employeurs une contribution de l'état aux salaires de jeunes diplômés de façon dégressive pouvant aller jusqu'à cinq ans pour les universitaires. Les moins de 30 ans et sans diplômes mais possédant une qualification, peuvent également bénéficier du contrat d'insertion professionnelle pour la formation assortie d'une indemnité mensuelle versée par l'état.