“80% des personnes contaminées, lors de soins dentaires, sont des femmes. Les praticiens utilisent un matériel rudimentaire avec des moyens de stérilisation précaires et archaïques ne répondant pas aux normes”, indique le président de la fédération SOS hépatites, coordination de l'Est, dont le siège est à Tébessa. Ce dernier a déclaré, lors d'une rencontre qui s'est déroulée dernièrement, que le nombre de personnes atteintes d'hépatite virale de types A, B et C dépasserait les 4 000 cas répartis sur plusieurs communes relevant de la wilaya, et que les femmes sont les plus touchées. Ainsi, la wilaya de Tébessa vient en pole position sur l'échelle nationale. Face à une prise en charge des malades qui laisse à désirer, surtout dans ces segments curatifs et préventifs, et malgré l'existence d'un plan de lutte national contre les hépatites virales qui a été mis en place tardivement et ne semble pas soutenu par les moyens humains, matériels et financiers nécessaires, la coordination SOS hépatite lance à partir de Tébessa un appel aux instances centrales afin de se pencher rationnellement sur cette maladie qui pourrait engendrer une catastrophe, surtout au niveau d'une région où les patients souffrent sans aucun traitement préalable et sont pris en charge par des médecins généralistes non formés et sans aucune relation avec la pathologie en question. Notre interlocuteur a précisé à ce sujet que les hépatites VHB et VHC posent effectivement un problème de santé publique. Ce sont des maladies très fréquentes et potentiellement graves qui pourraient provoquer la cirrhose et le cancer du foie, étant donné que la majorité des patients déclarés sont issue des milieux précaires et sont ainsi dans l'impossibilité financière de se soigner. S'agissant des causes principales de cette maladie virale, le président de la fédération SOS hépatite pointe du doigt les cabinets dentaires. “80% des personnes, surtout les femmes, ont été contaminées lors de soins dentaires, où les praticiens utilisent du matériel rudimentaire avec des moyens de stérilisation précaires et archaïques ne répondant pas aux normes”, dit-il. Par ailleurs, certains malades, désespérés par la lenteur des résultats et le manque de prise en charge, font recours à la médecine traditionnelle, el-hidjama en l'occurrence. De pseudo-guérisseurs, profitant de la vulnérabilité des gens, la pratiquent en toute illégalité au su et au vu des autorités compétentes. Ils utilisent ainsi des ustensiles non ou mal stérilisés, dans des lieux non appropriés à ce genre de traitement, ce qui participe grandement à la propagation des hépatites A, B et C.