Invité de marque du Printemps du patient, une rencontre prévue aujourd'hui à l'hôtel El Aurassi, à l'initiative du Réseau des associations des malades chroniques, le Britannique Charles Gore, président de l'Alliance mondiale des hépatites, (World Hepatitis Alliance), a plaidé, mardi, au forum d'El Moudjahid, en faveur d'une stratégie commune pour contrecarrer les hépatites virales. L'idée est de faire pression sur l'Organisation mondiale de la santé (OMS) afin qu'elle reconnaisse les hépatites virales au même titre que le paludisme ou le sida, qui disposent d'une attention et d'un budget spéciaux. Le gros problème se pose en Afrique où la maladie fait des ravages, entraînant de nombreux décès. En effet, les hépatites virales B et C évoluent, en l'absence de prise en charge, vers des cirrhoses ou des cancers du foie. Le décalage dans l'accès aux traitements entre les pays du Nord et ceux du Sud est flagrant. En Algérie, en dépit des nombreux efforts pour lutter contre les hépatites virales, c'est un drame au quotidien que vivent les malades porteurs du virus, a indiqué en substance Abdelhamid Bouallag, président de SOS hépatites virales, représentant Afrique et le Moyen-Orient. Avec plus de 1,5 million d'Algériens affectés par le virus, des chiffres qui restent en deçà de la réalité, les hépatites virales ne sont toujours pas reconnues par la CNAS comme maladies chroniques.S'agissant des sources de contamination, M. Bouallag évoque l'absence d'hygiène dans les hôpitaux et pointe un doigt accusateur sur les chirurgiens dentistes qui ne stérilisent pas leur matériel. Preuves à l'appui, il dira que selon une enquête réalisée par le professeur Saadi Berkane, de l'hôpital de Bologhine, les soins dentaires sont responsables à 66% des contaminations des hépatites. Il interpelle le ministère de la Santé pour instruire les cabinets dentaires afin qu'ils disposent obligatoirement d'autoclave de stérilisation. S'agissant de la pénurie de médicaments constatée dans certaines régions du pays, le conférencier incombera cette situation au dysfonctionnement du système d'approvisionnement des hôpitaux et à l'absence de coordination entre le ministère de la Santé, la PCH et les hôpitaux. M. Bouallag insistera, par ailleurs, sur l'intérêt des campagnes de sensibilisation sur le dépistage des hépatites, comme il abordera l'importance de former les médecins sur la conduite à tenir devant un malade porteur du virus.