Des bus transportant un comité d'accueil ont été refoulés alors que le chef de daïra de T'kout n'a pu rejoindre le cortège présidentiel que “camouflé” dans un véhicule de transport de marchandises. La deuxième journée de la visite du président Bouteflika dans la wilaya de Batna a été marquée par des échauffourées enregistrées dans le village de Taghit. Des citoyens, encadrés par des délégués de la Coordination des archs, ont refusé le passage sur le territoire de leur localité à des bus transportant un comité d'accueil du Président, empruntés, occasionnellement, auprès d'autres régions du pays, selon une déclaration du mouvement citoyen. En effet, des citoyens répondant à l'appel de boycott de la visite présidentielle, lancé par la Coordination des comités des citoyens des quartiers et des villages de la daïra de T'kout, ont procédé, au début de la journée d'hier, à la fermeture de la RN31. Toujours selon la déclaration de la coordination, cette action s'inscrit dans le cadre du dispositif mis en place pour empêcher l'administration d'utiliser des élèves et des enfants comme marchandise politique, dans un premier temps, et faire barrage à un éventuel déplacement du président de la République dans le merveilleux site touristique du Ghoufi abritant les balcons connus du même nom. Les citoyens, mobilisés autour du mot d'ordre lancé par les archs, ont intercepté, alors “un comité d'accueil” que les organisateurs tentaient de ramener vers la localité d'Arris, une des escales inscrites dans l'agenda du périple auressien du Président. À l'issue de cette action, les délégués du mouvement citoyen se félicitent de la large mobilisation des citoyens des villages de T'kout autour des mots d'ordre du mouvement. Les habitants de la région, qui n'ont pas fait le déplacement vers Arris pour accueillir “le Président en signe de mécontentement devant la détérioration de leur mode de vie et de la dégradation de la situation qui prévaut dans l'ensemble du pays”, ont obligé le chef de daïra de T'kout à rallier Arris “camouflé” dans un véhicule de transport de marchandises. Fidèles à leur littérature, les délégués de T'kout ne considèrent pas le déplacement de M. Bouteflika comme une visite présidentielle, mais plutôt comme une action de consolidation d'une faction du pouvoir en place. MOURAD KEZZAR Conclave extraordinaire de la CADC à Tizi Rached Le document de réflexion fin prêt Les délégués de la Coordination des archs, daïras et communes (CADC) de Tizi Ouzou se pencheront, aujourd'hui, au cours du conclave extraordinaire prévue à Tizi Rached, sur le document de réflexion qui servira de référence pour la mise en œuvre de la plate-forme d'El-Kseur, scellée et non négociable, et pour baliser le dialogue, si jamais ce dernier aura lieu. Une fois que le document en question sera adopté par la plénière, les coordinations communales le soumettront à la base citoyenne pour enrichissement et appréciation. Toutefois, l'élaboration de ce document, qui met en exergue tous les instruments juridiques et techniques pouvant assurer une meilleure mise en application de la plate-forme d'El-Kseur, ne signifie nullement une volonté de précipiter le dialogue. Les visées électoralistes de l'offre de dialogue, auxquelles s'ajoute une politique répressive caractérisée par la provocation, l'intrigue et le manque de volonté politique pour le règlement de la crise de Kabylie, ne font que réduire les chances de Bouteflika qui veut à tout prix amorcer un dialogue avec les archs. Samir Leslous