Le président Bouteflika a annoncé, hier, des réformes politiques dans un message lu, hier, par son conseiller Sid-Ali Boughazi au cours d'une conférence à Mostaganem, organisée à l'occasion de la célébration de la Fête de la victoire. “Ce sera une nouvelle page ouverte sur la voie des réformes globales que j'ai citées, (celles effectuées depuis 1999) et qui ne sauront être fructueuses en l'absence de réformes politiques”, a-t-il expliqué. Pour le chef de l'état, l'édification matérielle en cours de réalisation va sans nul doute, de pair avec l'édification politique qui visent la construction d'un pays fort, d'un état fort avec des citoyens forts. à ces réformes projetées, viendront se greffer, a-t-il ajouté dans son message, “la nécessité d'améliorer les performances des structures de l'état dont la révision du rôle des assemblées locales aux fins de garantir une véritable prise en charge des citoyens et d'améliorer le service public dans les domaines de la santé et de la Sécurité sociale”. Ces réformes interviendront dans la foulée de la levée de l'état d'urgence qui, selon lui, “ne signifie nullement l'abandon de l'éradication des résidus du terrorisme. C'est là un pas nouveau franchi par le pays sur la voie de l'élimination de toutes les conséquences induites durant les années noires”. Mais avant de faire l'annonce de ces réformes, le Président évoquera longuement la date du 19 Mars en disant que “la Fête de la victoire est l'un des évènements nationaux les plus chers à nos cœurs et les plus marquants pour les Algériens et les Algériennes. Il commémore, aux sens propre et figuré, une nouvelle naissance d'un grand pays ancestral après toutes les souffrances et les épreuves qu'il a endurées et après de longues et dures décennies qui se sont succédé et qui ont contraint notre nation, durant tout ce temps, à traverser diverses formes d'endurance, de répression et d'humiliation”. Pour le président Bouteflika, la liberté payée au prix du sang “est perceptible aujourd'hui à la faveur du pluralisme médiatique, politique et parlementaire”. Une liberté qui ne saurait être totale sans “l'instauration d'une justice sociale quant aux besoins sociaux pressants tels que le logement, l'emploi, l'enseignement, la santé, les activités culturelles et les loisirs”. C'est là sans doute un clin d'œil à la grogne sociale que vit le pays, à travers les manifestations et autres rassemblements qui ponctuent, depuis quelques semaines, le quotidien du pays. Faisant un bilan du processus politique depuis l'Indépendance, le président Bouteflika estime que “l'Algérie peut s'enorgueillir de ses réalisations dans ces domaines”. Puis d'ajouter : “Nous sommes aujourd'hui plus que jamais attachés, grâce à la sécurité, à la stabilité et aux recettes pétrolières du pays, à réaliser un développement global et diversifié où l'homme est le principal catalyseur susceptible d'assurer la rationalisation des fonds privé et public, la création de la richesse par l'effort, l'investissement et l'édification, et ce, afin de dépasser l'étape de la rente pétrolière pour se consacrer à l'édification de l'avenir en s'appuyant sur les énergies renouvelables aux fins de mettre fin à la culture de dépendance aux autres pays qui n'hésitent pas à se livrer à la manipulation du marché interne par la spéculation, le monopole et la pénurie et en incitant fraudeurs et usuriers à mettre en péril la sécurité des peuples et à les entraîner dans un engrenage de violence dévastatrice”.