Ils font de l'abrogation du service civil la pierre angulaire de leur combat et affirment qu'aucune négociation ne sera engagée avec le ministère de la Santé avant l'annulation de cette décision jugée “arbitraire et anticonstitutionnelle”. Le collectif autonome des médecins résidents algériens (Carma) est revenu, hier, à la charge en observant 3 jours de grève. Constatant que ses revendications ne sont pas encore satisfaites et face au mutisme du ministère de la Santé, le Carma a décidé de durcir son mouvement et de hausser le ton. Cette action vient suite à deux rassemblements tenus à l'hôpital Mustapha-Pacha et un premier mouvement de grève de deux jours observé la semaine dernière. Habillés tous de leurs blouses blanches, les résidents ont commencé dès 9 heures à s'activer pour les derniers préparatifs en accrochant les pancartes sur les piliers et en collant des cartons sur les tabliers. Les mêmes slogans sont inscrits sur les pancartes, à savoir “Résidents en grève”, “La santé m'a fatigué, l'administration m'a achevé”, etc. La cour de l'hôpital était pleine à craquer et l'on indique que le taux de suivi pour l'hôpital Mustapha-Pacha a atteint 100%. Le Dr Iles s'est félicité du fait que ses collègues de l'hôpital de Kouba aient pu “perturber la visite du ministre de la Santé, jeudi, et d'attirer son attention en observant un sit-in lors de sa tournée”. “Le protocole a voulu ignorer le sit-in, mais le ministre a fini par se diriger vers les protestataires pour les inviter à discuter. Les grévistes ont décliné l'invitation en soulignant qu'ils font partie d'un collectif et que c'est à ce dernier de parler en leur nom. Les résidents ont exigé que le collectif soit reconnu, chose faite”, a expliqué M. Iles. Le résident n'a pas manqué de relever les “anomalies” de la gestion du dossier par le ministère de la Santé. “D'une part, le ministère nous reconnaît, d'autre part, le SG de cette même structure envoie une note à tous les CHU pour les instruire d'effectuer des ponctions sur salaires”, déplore-t-il. Les résidents se disent déterminés à faire aboutir leurs revendications, tout en assurant qu'ils ne “céderont jamais ni à la pression ni aux menaces”. Ainsi, le Carma fait de l'abrogation du service civil la pierre angulaire de son combat. Et d'affirmer qu'aucune négociation ne sera engagée avec le ministère de la Santé avant l'annulation de cette décision jugée “arbitraire et anticonstitutionnelle”. Pour rappel, les médecins résidents demandent un plan de carrière et des encouragements les motivant à s'installer durablement dans le Sud ou à l'intérieur du pays. Parallèlement, le collectif a tenu à répondre aux déclarations faites par le ministère de la Santé le 15 mars dernier. “Le ministre de la Santé a tenu des propos diffamatoires le 15 mars dernier. Il affirme que les résidents n'assurent que 0,5% des gardes. Si cela était vrai comment peut-il expliquer que dans certaines spécialités ils assurent une garde de 24h, comme c'est le cas pour la chirurgie”, a souligné notre interlocuteur. “M. Ould-Abbès s'est, également, permis un commentaire mal placé. D'une part, il dit que le volet pédagogique ne fait pas partie de ses attributions et d'autre part, il se permet de commenter et de nous accuser de refuser les examens. Le ministre devrait savoir que dans tous les pays qui ont un système de santé performant tels que ceux de l'UE ou les USA, on n'impose pas d'examens car il s'agit d'une formation continue”, a expliqué le Dr Iles. Cela dit, les résidents se sont félicités quant à la décision du ministère de l'Enseignement supérieur de suspendre les examens intercalaires.