Pour les responsables de cette fondation britannique, il était impossible de prévoir les bouleversements brutaux qui sont en train de se produire dans le monde arabe. “Nous ne sommes pas là pour créer des mouvements démocratiques mais il s'agit d'accompagner et de faciliter pour les mouvements naissants une meilleure transition vers la liberté.” La Westminster Foundation For Democracy (WFD) est financée par le Foreign and Commonwealth Office mais qui paradoxalement travaille avec une autonomie dans ses soutiens qu'elle apporte aux mouvements ou aux processus de démocratisation dans le monde, particulièrement en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Créée en 1992, quelques années seulement après la chute du mur de Berlin, cette association est composée non seulement de militants des droits de l'Homme mais aussi de représentants de partis légaux activant au Royaume-Uni. La WFD aide les partis britanniques à entretenir des relations avec d'autres formations à l'étranger partageant la même idéologie. Selon Dina Melhem, coordinatrice du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord, il s'agit aujourd'hui d'accompagner les processus démocratiques enclenchés dans des pays comme l'Egypte ou la Tunisie. D'ailleurs, “il y a une mission qui est programmée pour cette fin du mois de mars pour ces deux pays afin d'élaborer une expertise sur les besoins exprimés et quelle sera notre contribution”. À la question de savoir si WDF a pu prévoir les bouleversements brutaux qui se sont produits dans les pays arabes, Dina répond sans hésitation : “Non. D'ailleurs aucun analyste ne peut aujourd'hui prétendre avoir vu les choses arriver de cette façon. Mais je dirais pour l'Egypte qu'il y avait des signes annonciateurs d'une véritable crise comme la volonté de l'ancien président Moubarak de lancer son fils Gamel sur la voie de la succession, ce qui a inévitablement ajouté au malaise créé par la fraude électorale lors des législatives.” Pour le monde arabe, Dina ne cache pas aujourd'hui son souci de “trouver des mouvements crédibles pour les accompagner même si pour la fondation, il est important de travailler avec tout le monde”. Pour la fondation, le risque de voir la joie des changements compromis “par le réveil des extrémismes dans un monde arabe qui n'a pas encore réglé ses crises liées au projet de société et d'identité”, n'est pas écarté mais en même temps il s'agit de “suivre l'évolution de la situation car les choses sont encore floues”. En revanche, la WFD a montré son intérêt pour trouver des interlocuteurs valables pour une expertise sur l'Algérie, le seul travail ayant été fait est celui piloté par une structure basée au Liban et qui concerne l'éthique parlementaire et la lutte contre la corruption.