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Guerre ou paix en 2009?
L'ELECTION PRESIDENTIELLE AUX USA
Publié dans L'Expression le 28 - 02 - 2008

L'élection présidentielle aux USA concerne tous les peuples du monde. La politique étrangère de la première puissance influe sur l'avenir de l'humanité.
«Nous ne devrions pas perdre de temps à nous déchirer ainsi. Nous devrions occuper ce temps à relever le pays.» Cette phrase de Barack Hussein Obama, probable futur président des USA, démontre sa maturité politique face à ses concurrents qui emploient parfois des méthodes de dénigrement peu orthodoxes. L'élection présidentielle aux USA concerne tous les peuples du monde. La politique étrangère de la première puissance influe sur l'avenir de l'humanité. Nous avons pour devoir de donner notre avis et de tenter de prévoir ce qui va se passer. Apparemment, le favori est Barack Obama, qui représente le changement et une ligne digne du peuple américain. A ce jour, après onze victoires consécutives, Barack Obama bénéficie du soutien de l'équivalent de 1358,5 délégués, alors que Mme Clinton en compte 1264. Pour être investi candidat du Parti démocrate, le gagnant devra réunir les voix d'au moins 2025 délégués lors de la convention nationale de la formation cet été. Mais «quoi qu'il arrive dans cette compétition, je suis honoré d'être ici avec Barack Obama», a assuré Hillary Clinton. Car, le 19 février, Obama gagne les primaires dans le Wisconsin et à Hawaï, signant dix victoires consécutives.
Qui est Barack Hussein Obama?
Barack Hussein Obama est né le 4 août 1961 à Honolulu, Hawaii. Il est une nouvelle et jeune personnalité politique américaine, membre du Parti démocrate et sénateur de l'Illinois au Sénat des Etats-Unis depuis 2005. Le 9 février 2007, il a officiellement déclaré sa candidature à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle américaine de 2008. «Barack» signifie «béni» en hébreu, en arabe et swahili alors qu'Obama signifie «lance enflammée» en swahili. Ses ancêtres par son père sont d'origine africaine. Sa mère, Shirley Ann Duham, serait descendante de Jefferson Davis, le président des Etats confédérés d'Amérique. En Indonésie durant une épisode de son enfance, il suit une scolarité dans une école publique musulmane. De retour plus tard aux USA, il s'inscrit à l'Université Columbia de New York. Il en sort diplômé en sciences politiques et en relations internationales. En 1984, il choisit de travailler comme animateur social dans le quartier noir défavorisé de South Side. C'est durant cette période que Barack Obama, élevé sans religion, est sensible à la coexistence des religions juive, musulmane et chrétienne, se rapproche de l'Eglise et se convertit au christianisme. Puis Obama quitte Chicago en 1987 pour d'étudier le droit à la faculté de Harvard à Boston. En 1990, il y devient le premier noir rédacteur en chef de la prestigieuse Harvard Law Review, élu face à 18 autres candidats.
En 1996, Barack Obama entre au Sénat, élu de l'Etat de l'Illinois dans la circonscription des banlieues sud de Hyde Park à Chicago. En juillet 2004, il se fait remarquer en prononçant un des discours de la Convention démocrate de Boston désignant Kerry comme candidat du parti à l'élection présidentielle. Il rappelle le rêve américain et parle de l'Amérique généreuse en les reliant à ses origines familiales. Il en appelle à l'unité de tous les Américains par-delà leurs race et religion et dénonce les «errements» et l'«extrémisme» de l'administration de Bush. Le 2 novembre 2004, après avoir battu ses adversaires démocrates lors des primaires, Barack Obama est élu au Sénat des Etats-Unis avec 70% des voix contre 27% à son adversaire républicain. Barack Obama se fera aussi remarquer à l'échelle nationale en 2002, lorsqu'il refuse de cautionner la politique des néoconservateurs au sujet de l'invasion nécessaire de l'Irak. Ce refus de la guerre d'Irak lui servira de référence tout au long de sa campagne pour l'investiture de l'élection présidentielle américaine de 2008 pour contrer ses adversaires et lui assure le soutien de l'opinion publique internationale. Le 10 février 2007, il déclare sa candidature à l'investiture démocrate et ce, malgré sa jeunesse et la concurrence dans le camp démocrate d'Hillary Clinton, jusque-là favorite pour les primaires. Le 15 décembre 2007, il a reçu l'appui du prestigieux quotidien américain, The Boston Globe puis celui de nombreux artistes et intellectuels. Pendant la campagne aux primaires du démocrate, il a insisté sur le fait qu'il incarnait le changement et qu'il s'opposait à la politique partisane. Sa candidature enthousiasme une partie des électeurs indépendants et des jeunes. Il obtient le ralliement de nombreuses personnalités comme le sénateur John Kerry, les hommes d'affaires Warren Buffett et George Soros, la famille de Kennedy, les acteurs George Clooney, Matt Damon, Will Smith, Ben Affleck, les actrices Halle Berry et Scarlett Johansson, la romancière Toni Morrison ou l'animatrice de télévision Oprah Winfrey, personnalité influente dans son pays, notamment au sein de la communauté afro-américaine. Il réussit alors à imposer à la campagne des primaires, aussi bien démocrates que républicaines, le thème du «changement» («Change»). Le 9 février, il remporte les Etats de Washington, du Nebraska et de Louisiane ainsi que les îles Vierges. Le 10 février, il remporte l'Etat du Maine. Le 12 février, en remportant les trois élections primaires démocrates en Virginie, au Maryland et dans la capitale fédérale Washington, Barack Obama prend un avantage dans la course aux 2025 délégués nécessaires pour décrocher l'investiture démocrate. Avec 1231 délégués, il devance dorénavant Hillary Clinton (1196 délégués). Il obtient au passage la confiance non seulement d'une bonne partie de la jeunesse et de l'électorat afro-américain, mais aussi celui de la majorité des personnes âgées et des femmes. Le 20 février, il obtient la majorité des voix des citoyens américains à l'étranger.
Il publie dans l'influente revue Foreign Affairs, des articles intéressants sur la politique extérieure. Il préconise par exemple le dialogue et une ligne souple vis-à-vis de l'Iran, et affirme qu'il serait prêt à rencontrer le nouveau dirigeant cubain «sans préalable», en abordant les questions des droits de l'homme. Il préfère une surveillance électronique des frontières sud des USA à la construction d'une clôture. Certains analystes considèrent que face à l'establishment et au système industrialo-militaire, sa marge de manoeuvre en politique extérieure est étroite. Cependant, le jeu démocratique, malgré ses limites, peut lui permettre de changer la face du monde.
De l'état de violence et de conflits régionaux bien réels qui menacent la stabilité du monde, on peut relancer des processus de paix à tous les niveaux. De cette élection américaine dépend l'avenir. L'année 2009 sera celle de perspectives de paix ou au contraire de risques de guerres et de drames. Car les néoconservateurs reprochent même à l'actuel président de ne pas en faire assez pour asseoir leur brutale hégémonie. Jamais une administration n'a été aussi belliciste et l'image des USA n'a été aussi sombre et impopulaire dans le monde entier.
Un enjeu mondial
Comme le signalent tous les observateurs politiques, y compris européens, depuis la création des Etats-Unis d'Amérique, leur politique étrangère a été marquée successivement par des replis isolationnistes, et paradoxalement aussi par des ambitions dites impérialistes. Mais son image de pays de la liberté et de la modernité, malgré tout, était plus forte que sa politique. Aujourd'hui, notamment depuis 2003, l'immense majorité des citoyens du monde considère la politique unilatérale et extrémiste du président américain actuel comme l'expression d'une volonté guerrière et hégémonique.
Mais, malgré cela, les peuples musulmans gardent leur confiance dans la culture démocratique du peuple ami des Etats-Unis d'Amérique. Les citoyens américains tiennent surtout compte de la politique interne, mais cette fois les retombées du désordre mondial sont telles qu'il est impossible de les ignorer. Les Etats-Unis, malgré les graves dérives de l'actuelle administration, peuvent redevenir un foyer de liberté et de lutte contre les injustices et l'obscurantisme. Nous pouvons dire aussi que l'Occident à lui tout seul, n'est pas en mesure de faire progresser l'humanité, et même plus, il est en crise et fait courir au monde entier des risques de déshumanisation et de désordres profonds. La loi du plus fort n'est jamais la meilleure.
Les Etats-Unis représentent moins de 4% de la population mondiale, et si on ajoute l'Union européenne, cela représente environ 12%, en 2050 ils représenteront 10% de la population de la planète. Il est impossible que l'Occident, malgré tous ses acquis technologiques et ses modes d'organisation et de production qui se mondialisent, puisse imposer par la force et les pressions sa vision au monde entier sans créer de dommages et des réactions imprévisibles.
Aujourd'hui, même si la confiance des peuples dans le leadership états-unien est perturbée, on doit espérer qu'une nouvelle dynamique s'instaure entre les Nations pour dialoguer et rechercher un nouvel ordre juste avec l'aide de la première puissance. Nous aimerions tant pouvoir admirer l'Amérique et s'en inspirer comme une Nation qui favorise une nouvelle civilisation universelle; et non point une hégémonie au profit d'une minorité et d'un seul mode de vie violent, inégalitaire et marchand.
Les USA depuis 1989, ont comme perdu vingt ans. Depuis la chute du mur de Berlin, le triomphalisme, le néoconservatisme et le bellicisme ont instauré la loi de la jungle et dopé les extrémismes sous toutes leurs formes. Même les Européens considèrent que Washington ne s'est préoccupé d'eux «que quand il s'agissait de demander des soldats supplétifs ou des finances».
Nous, les peuples du Sud, gardons confiance en la force du droit et du dialogue, nous aimerions, par exemple, avoir les réponses à sept questions adressées à Barak Obama, car celles-ci ne concernent pas seulement l'Amérique et ont un impact direct sur notre devenir.
1-Cinquante-cinq Etats, soit un quart des Nations, sont entièrement ou à forte composante musulmane et un homme sur quatre dans le monde, de tout pays, de toute race et culture est musulman, seule une infime minorité d'entre eux s'enferme et réagit mal au désordre du monde: allez-vous vous engager pour le dialogue, la tolérance et le respect du droit à la différence religieuse et culturelle envers l'Islam et vous opposer à ceux qui prônent la propagande du choc des civilisations?
2-Comptez-vous parvenir en urgence à une solution juste, globale et diplomatique du conflit qui dure depuis soixante ans entre Israël et ses voisins arabes qui, les 22 à l'unanimité, ont une proposition de paix cohérente et efficiente depuis 2002? Dans ce sens, allez-vous favoriser enfin la création d'un Etat palestinien et mettre fin à la politique des deux poids, deux mesures?
3-Comptez-vous mettre fin à la guerre injuste et immorale d'occupation en Irak?
4-Allez-vous vraiment, sans ingérence, favoriser la démocratie et la bonne gouvernance dans les pays arabes et le reste du monde, au lieu d'instrumentaliser des situations politiques archaïques?
5-Quelle sera la future politique des Etats-Unis vis-à-vis de l'Iran, afin d'assurer l'équité et le respect du droit au développement?
6-Allez-vous démocratiser les relations internationales économiques, tout en respectant l'économie de marché, pour faire reculer les inégalités Nord-Sud et la misère, notamment en Afrique
7-La Charte des Nations unies représente-t-elle pour les Etats-Unis le fondement du droit international et êtes-vous pour une réforme en profondeur de l'ONU pour renforcer la démocratie internationale et le multilatéralisme?
En même temps, nous, les peuples du Sud, sommes conscients de nos difficultés internes et de la nécessité de compter sur nous-mêmes. Car si nous avons réussi à prouver que nous sommes capables d'Histoire et de grandes épopées, comme l'a été la lutte de libération nationale en Algérie, dans le monde arabe, nous sommes bien en retard en ce qui concerne le processus démocratique et les réformes.
Nous attendons beaucoup d'un leadership états-unien éclairé et démocratique, qui, dans l'intérêt commun, favorise réellement la démocratie et la paix dans le monde et non la guerre. Nous espérons une vision raisonnable, sage et ouverte de la part du futur président des Etats-Unis, car nous sommes persuadés de la nécessité du vivre ensemble.
(*) Professeur des Universités


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