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Populisme, Islamisme et Bazar
Vers un néo-autoritarisme
Publié dans El Watan le 12 - 07 - 2006

Istanbul, plus de 20 millions d'habitants, une ville européanisée dans tous les aspects — le hidjab est plus visible à Paris que dans cette ville qui fut gouvernée pourtant par des islamistes — vient d'abriter la quatrième assemblée du World Movement for Democracy, le mouvement mondial pour la démocratie, un réseau planétaire animé par des activistes, des hommes politiques et des universitaires, engagés dans la promotion pour la démocratie et les libertés individuelles et collectives.
Ce mouvement fut créé en 1999 par le National Endowement Democracy, un think tank américain qui est devenu au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, très influent dans le changement des régimes dans le monde. Promouvoir la démocratie : justice, pluralisme et participation, tel est le mot d'ordre de cette assemblée qui a regroupé plus de 600 participants venus de toutes les contrées du monde. Sans grande surprise, la présence algérienne est la plus faible des délégations, (1 Algérien, 4 Maliens, 4 Tunisiens, 6 Marocains, 10 Egyptiens...). L'arabe et le français sont pourtant promus comme langues de travail dans ce forum. Les organisateurs n'ont veillé à n'exclure linguistiquement parlant aucune communauté. La connaissance des langues étrangères, des dialectes et des idiomes est devenue depuis le 11 septembre un important instrument de la politique étrangère américaine. La langue est désormais perçue comme un outil efficace favorisant la connaissance de la culture des peuples à « démocratiser » ou à « civiliser », pour reprendre un mot-clé de la littérature coloniale du XIXe siècle. En parallèle aux ateliers thématiques, un centre de formation d'Internet est ouvert aux participants pour les initier aux dernières technologies de l'information et de communication. La démocratisation aux nouvelles technologies est un enjeu majeur entre les pays riches et pauvres en ce début de siècle. Le succès de la transition démocratique repose en grande partie sur un accès libre à la circulation de l'information, devait préciser un des animateurs de ce centre.
Presse privée et harcèlement
Plus de 30 ateliers de travail ont été organisés durant les 3 jours de ce forum. Ces ateliers peuvent être regrouper en 3 importants thèmes : Presse privée ! Harcèlement, partis islamistes. Bonne gouvernance et relations civilo-militaires. Transition démocratique.Le harcèlement dont font l'objet des journalistes dans l'exercice de leur fonction a été largement débattu dans ce forum et des propositions pratiques ont été émises pour déjouer les tentatives d'intimidation et de démobilisation. En Turquie, le nouveau code pénal restreignant davantage la liberté de la presse est passé comme une lettre à la poste, a-t-il été relevé à l'atelier. Comment la société civile et la presse privée font face au populisme. Dans un tel contexte, la lutte pour un journalisme professionnel et d'investigation s'impose aujourd'hui plus qu'hier dans plusieurs pays. Islamisme et bazar Comme consensus général, le développement d'une société civile autonome des cercles du pouvoir est à la croisée des chemins dans les régimes non démocratiques. Certains gouvernements adoptent des mesures coercitives à l'égard des ONG tandis que les autres maintiennent des positions très ambiguës en tolérant des ONG à activer dans un cadre donne. En contrepartie, ces ONG peuvent recevoir facilement des subventions financières et aides matérielles. La lutte antiterroriste est souvent utilisée dans ces pays comme un alibi aux pratiques gouvernementales anticonstitutionnelles, a-t-il été mis en exergue à l'atelier. Faire face aux défis du terrorisme et de l' anti-terrorisme. Cette politique « tout sécuritaire » est mise en pratique, alors que certains pays ont ét ce d'un mouvement associatif indépendant. Lorsque l'argument sécuritaire devient usé, les gouvernements avancent alors l'argument qui a fait bonne recette sous l'ancien régime, à savoir la manipulation des puissances étrangères des ONG locales. Selon cette accusation relevant de la théorie du complot, ces ONG sont instrumentalisées par l'étranger dans la mesure où certaines d'entre elles parviennent à recevoir des subventions matérielles, financières et autres. Il est de bonne guerre, selon de nombreux intervenants, de clarifier cette lancinante question. Pour éviter toute forme de tentative de récupération, pourquoi alors les gouvernements locaux ne tentent-ils pas d'instaurer un dialogue franc et sincère avec les représentants de la société civile ? Un gouvernement privatisant le patrimoine national est-t-il en mesure de représenter l'intérêt national, un intervenant appartenant à une ONG de lutte contre la corruption a-t-il interpellé l'assistance ? Selon plusieurs participants, les élites gouvernantes sont déconnectées de la réalité locale et internationale. Cette situation est encore plus alarmante dans les pays arabes et musulmans. Le discours politique ambiant n' a aucune prise sur la situation que vit les populations entassées dans les mégamétropoles. De fait, ce discours anachronique parvient facilement à alimenter les passions les plus rétrogrades prônant un changement radical et brutal du statu quo. Dans un tel contexte, les islamistes en pratiquant la stratégie de l'entrisme-opposition ont réussi à devenir la force politique la plus organisée et disciplinée des pays musulmans. En organisant des « élections démocratiques », sous la pression des puissances occidentales, ces élites participent ainsi à précipiter la victoire des islamistes, mais une telle victoire ne les dérange pas trop, a fait remarquer un intervenant. Rappelons que le HA MA S n'a pas remporté les élections législatives sur le mot d'ordre de « la libération de la Palestine de toutes les terres occupées », un slogan idéologique de l'islamisme international. Bien au contraire, il a remporté cette victoire historique dans une société ouverte sur un mot d'ordre social, un terrain de prédilections des partis de gauche avant l'émergence de l'islamisme, notamment la lutte contre la corruption, phénomène qui a rongé le Fath, un parti laïque au pouvoir depuis plus de quatre décennies. A cet égard, il a été souligné que la gestion des communes algériennes par les islamistes ne s'est guère distinguée de celle du parti unique. Dans certaines instances, la mauvaise gestion a même été pire que celle sous l'ancien régime. La question sociale doit être aussi inscrite dans un agenda démocratique. Il a été également souligne que la politique économique reposant sur le « tout bazar » au détriment de « toute production » soutenue par les puissances occidentales a tendance à précipiter la mise en place du « scénario islamiste ». Il a été mis en exergue que la mentalité spéculative, parasitaire et rentière ne favorise pas l'épanouissement du travail productif, créateur de valeur ajoutée. Il a été rappelé qu'une alliance stratégique entre les islamistes et les tenants de « tout bazar », au niveau local aussi bien qu'au niveau international, a de tout temps existé en dépit de la campagne actuelle contre le terrorisme international. Donc, l'enjeu fondamental qui se pose aux groupes de la mouvance démocratique est comment changer le rapport de force ambiant de type politicien ? Dans une telle configuration politique, la bataille pour une presse libre devient un enjeu capital dans les régimes néo-autoritaires. Comme suggestion importante, l'évolution de la situation irakienne doit être attentivement suivie dans les mois à venir. Les islamistes en acceptant, à des degrés divers, l'occupation américaine, seront-ils en mesure d'éviter de tomber dans le piège, comme ce fut le cas de Saddam Hussein en 1991. L'islam politique est-il en mesure de transcender le communautarisme au profit de la citoyenneté ? Construire un nouvel Etat à l'abri des humeurs du prince ou des mini Etats confessionnels, perçus comme des enjeux géologiques de déstabilisation régionale, tout en renforçant la lutte anti-terroriste, tel est le grand défi à relever que s'est fixé le Mouvement mondial pour la démocratie.
Les relations civilo-militaires et parlement
L'intervention de U'86mit Cizre de l'université de Bilkent a été très suivie par l'audience, il a identifié les obstacles à la consolidation de la démocratie en Turquie. Pour I'orateur, ces obstacles demeureront tant que l'armée ne s'est pas totalement désengagée de la sphère politique. De part sa tradition kemalienne, l'armée qui était au centre de tous les débats de la transition démocratique, a-t-il souligné, a cependant commencé à se retirer graduellement de la politique. Le processus de désengagement a été opéré depuis qu'elle a en effet entamé la professionnalisation et la modernisation de ses structures. Cette réforme, rappelons-le, est une des préconditions à son éventuelle intégration au sein de la communauté européenne. Comme autre étape importante que cette institution doit accomplir réside dans la mise en place de mécanismes devant permettre la gestion transparente, selon les normes européennes, de son budget. La presse, en collaboration avec le parlement, est en train en effet de jouer un rôle de premier plan dans le processus de normalisation des relations civilo-militaires. Selon plusieurs intervenants, le modèle turc doit être transposer à d'autres pays de la région. Mais ce courant à tendance à oublier que le processus de modernisation ne date pas des années 1990. La Turquie, sous la houlette de Kamel Atatùrk, a entamé une modernisation radicale et brutale dès la fin de la Première Guerre mondiale. L'industrialisation a été poursuivie en dépit des crises politiques jalonnées par des coups d'Etat. Aujourd'hui, les produits turcs sont compétitifs dans le marché mondial. La France et I'Allemagne en s'opposant à l'intégration turque repose beaucoup plus sur des facteurs d'ordre économique qu'idéologique. Pour les pays ayant une faible croissance économique ou un taux de chômage élevé, la crainte est réelle de voir la perte d'une partie du marche mondial.


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