Des sanctions très sévères seront prises contre les parents qui exploitent leurs propres enfants à des “peines d'emprisonnement, de retrait des enfants aux parents et leur placement dans des centres spécialisés afin de les protéger tout en garantissant leur sécurité”. La prévention contre le phénomène de la mendicité professionnelle devrait connaître de nouvelles dispositions pour lutter contre ce fléau social. Dans ce contexte, la direction de l'Action sociale (DAS) vient de consolider le dispositif de lutte contre les réseaux de mendicité professionnelle utilisant des enfants, a-t-on appris d'une source proche de l'institution sociale. Une cellule de wilaya a été mise sur pied par cette direction pour engager des poursuites judiciaires contre les mendiants professionnels. Ces derniers seront appréhendés par les services de sécurité (police, gendarmerie nationale) et des autorités judiciaires territorialement compétentes, avant de les présenter aux tribunaux pour répondre de leurs actes. La chasse aux mendiants professionnels sera incessamment ouverte avec l'appui d'une loi en cours de préparation. Pour mesurer le renforcement de ce nouveau dispositif, le texte prévoit de lourdes sanctions allant jusqu'à des peines de prison pour les parents qui se servent sciemment de leurs enfants. Dans cette optique, la DAS a lancé, sur instruction du ministère de tutelle, une enquête sur le terrain pour recenser les mendiants professionnels qui sillonnent les artères de la ville, souvent accompagnés d'enfants en très bas âge, frêles et sales. Ces mendiants professionnels constitués en véritables réseaux, utilisent les pauvres petits transis de froid pour attirer la compassion des passants. Ce texte de loi dissuasif, qualifié de “rigoureux”, vise à lutter contre les réseaux de mendicité qui exploitent sans scrupules des enfants impuissants. Nous apprenons que dans le cadre de cette loi, des sanctions très sévères seront prises contre les parents qui exploitent leurs propres enfants, dont des “peines d'emprisonnement, de retrait des enfants aux parents et de leur placement dans des centres spécialisés afin de les protéger tout en garantissant leur sécurité”. Notre source affirme également qu'une enquête vient d'être lancée par le ministère de tutelle pour faire la lumière sur la mendicité organisée dans les grandes villes du pays, dont Oran. Dans le centre-ville, ils sont des dizaines de mendiants à utiliser des enfants constamment plongés dans le sommeil causé par des prises répétées de sirops soporifiques. Certaines mendiantes recourent à la location de bébés et d'enfants âgés entre 1 et 10 ans pour mendier sur la voie publique. “Plus l'enfant est petit, plus il provoque la compassion en rapportant plus d'argent aux mendiants professionnels”, nous indique-t-on. Ces mendiantes et mendiants professionnels gagnent souvent plus qu'un fonctionnaire, étant donné que la recette moyenne d'une seule journée de mendicité oscille entre 1 500 et 3 000 dinars, ajoute-t-on de même source. Une vingtaine de mendiants professionnels ont fait l'objet de présentation devant le tribunal pour exploitation indigne d'enfants sans défense.