Il a été incontestablement l'homme du match Algérie-Maroc disputé dimanche dernier au stade du 19-Mai 1956 de Annaba. C'est de Khaled Lemmouchia qu'il s'agit. Après en effet une longue absence, c'est-à-dire depuis sa mise à l'écart par l'ex-entraÎneur national Rabah Saâdane qui le priva de la CAN de l'Angola, le milieu récupérateur ententiste qui a retrouvé son poste de prédilection dans l'échiquier du sélectionneur national Abdelhak Benchikha s'est fort bien distingué avant-hier face à la sélection marocaine en livrant un match sans faute. Mieux encore, certains observateurs n'ont pas hésité à dire que ce dernier a été tout simplement l'homme du match, surclassant tous les autres stars qui étaient sur le terrain ce soir-là à l'instar des Marocains Chamakh, Taârabt et Boussoufa ou encore ceux de l'équipe nationale algérienne comme Antar Yahia, Yebda ou encore le gardien de but M'bolhi. Galvanisé en effet par sa récente participation au Championnat d'Afrique des locaux (CHAN) il y a un peu plus d'un mois au Soudan et durant laquelle il s'est illustré de fort belle manière, l'ancien milieu de terrain de Lyon-la-Duchère a confirmé qu'il reste également un pion important de l'équipe nationale A où les places sont chères. Bien en jambes et maîtrisant parfaitement son sujet durant toute la rencontre, Khaled a fourni de grands efforts aussi bien dans la récupération que dans la relance. Il a en outre su étouffer totalement le meneur de jeu des Lions de l'Atlas et sociétaire de l'Inter de Milan, Houssine Kharja auquel il n'a pas laissé d'espaces, ce qui a du reste privé les attaquants marocains de bonnes balles. Toujours est-il, d'aucuns estiment que l'enfant de Oued-Souf a répondu d'une certaine manière grâce a son excellente prestation à ceux qui ont tenté de lui coller l'étiquette d'un gars à problèmes, notamment depuis cette fameuse dispute avec Rabah Saâdane qui n'a pas hésité à le “renvoyer” pour une histoire d'indiscipline alors que les Verts s'apprêtaient à disputer la phase finale de la CAN en Angola, lui dont tout le monde été unanime à dire à cette époque qu'il avait été l'un des artisans de la double qualification historique des Fennecs pour la CAN et la Coupe du monde de 2010. À ce titre, tous les Algériens gardent dans leur esprit les images montrées par toutes les télés du monde à la suite du caillassage dont on a fait l'objet le bus de l'équipe nationale au moment où celui-ci allait rejoindre le quartier général des Verts au Caire, à l'occasion de la confrontation face à Egypte. Des photos qui sont restés dans les mémoires de tous, montrant Lemmouchia et d'autres joueurs algériens avec du sang sur le visage. Toujours est-il que la scène qui a été montrée avant-hier par la télévision algérienne où on a vu Abdelkader Ghezzal se diriger vers Lemmouchia pour lui remettre le brassard de capitaine après la sortie de Yahia a été perçu comme une juste reconnaissance à un joueur qui a d'abord fait le match qu'il fallait, avec un vrai esprit de guerrier et qui n'a pas aussi perdu l'espoir malgré une période difficile qu'il a eu à endurer après sa fameuse mise à l'écart qui avait fait couler beaucoup d'encre et de salive. “Je pense avoir tenu mon rôle comme il se doit. Je remercie tous ceux qui ont cru en moi, notamment le coach national Abdelhak Benchikha qui m'a beaucoup aidé. Le plus important, c'est que l'équipe nationale s'en soit bien sorti avec en poche les trois points de la victoire qui nous relance pour la course à la qualification à la CAN 2012”, nous a-t-il dit hier matin au moment où il se rendait à l'hôtel El-Hidhab rejoindre son équipe qui devait rallier par avion spécial le même jour la ville de Tlemcen pour disputer un match de championnat de Ligue 1.