Tout indique que l'ancien raïs, Mohamed Hosni Moubarak, et les autres membres de sa famille ne s'en sortiront pas à si bon compte, puisque l'armée égyptienne les maintient en résidence surveillée, en attendant d'éventuelles poursuites judiciaires. Face à la multiplication d'informations faisant état d'un départ à l'étranger, plus précisément en Arabie Saoudite, de Hosni Moubarak pour des soins médicaux, le comité militaire, qui dirige l'Egypte depuis le retrait du raïs, est de nouveau sorti de son mutisme, hier, pour rétablir la vérité. Dans un communiqué rendu public, l'armée égyptienne a indiqué que l'ancien président égyptien Hosni Moubarak et sa proche famille sont en résidence surveillée en Egypte. L'ex-raïs et ses proches “sont en résidence surveillée à l'intérieur de l'Egypte”, a affirmé le Conseil suprême des forces armées, l'instance qui dirige le pays, dans un communiqué posté sur sa page officielle sur Facebook, sans toutefois donner d'indications sur l'endroit précis, où ils se trouvent. “Les informations qui ont circulé sur son départ pour Tabouk (Arabie Saoudite, ndlr) sont erronées”, poursuit le texte mis en ligne, en référence à une rumeur persistante en Egypte. Ceci étant, ce n'est pas la première fois que les nouvelles autorités égyptiennes donnent des informations sur le sujet, puisqu'elles ont déjà indiqué à plusieurs reprises depuis la chute de l'ancien président qu'il était parti à Charm El-Cheikh, une station balnéaire égyptienne sur la mer Rouge où il dispose d'une résidence, après avoir démissionné sous la pression de la rue le 11 février dernier. Son épouse Suzanne, leurs deux fils Alaa et Gamal ainsi que les épouses de ces derniers sont supposés être avec lui, mais aucun d'entre eux ne s'est exprimé ni montré en public depuis la chute du raïs, lui aussi invisible. Le Conseil suprême des forces armées avaient annoncé ces dernières semaines que les Moubarak avaient interdiction de quitter le pays, et que leurs avoirs en Egypte étaient gelés. Au début du mois de mars, la justice égyptienne avait déjà démenti des informations de la presse égyptienne affirmant que le président déchu, âgé de 82 ans, s'était rendu à Tabouk pour être soigné pour un cancer. Par ailleurs, et à en croire l'édition d'hier du quotidien cairote Al-Ahram, les nouvelles autorités égyptiennes estiment que Hosni Moubarak et son ancien ministre de l'Intérieur doivent répondre d'homicides volontaires dans le cadre de la répression des manifestations. Pour rappel, plus de 360 personnes ont été tuées lors des journées révolutionnaires et des milliers d'autres blessées par l'intervention des forces de sécurité. Selon la commission chargée par le procureur général de faire le jour sur ces événements, Moubarak, qui était alors président de la République égyptienne, est pénalement responsable de la mort des manifestants, poursuit la même source. Son ancien ministre de l'Intérieur, Habib Al-Adli, par ailleurs poursuivi en justice pour détournement de fonds publics et blanchiment d'argent, est accusé, lui, d'avoir ordonné à la police d'ouvrir le feu sur les manifestants. Hosni Moubarak, qui gouvernait l'Egypte depuis 1981, a été contraint à la démission le 11 février dernier après dix-huit jours de contestation.